Des Grenadines à la Martinique

Après avoir passé de très bon moment aux Grenadines, il est temps de faire route vers le Nord. En effet, nous sommes le 31 mars et dans 3 semaines nous allons recevoir nos premiers invités : Delphine & Flavie. Nous avons quelques 600 km à parcourir (à 10km/h) et il semblerait que certaines mauvaises langues imaginent que l’on puisse être en retard…

Nous allons donc à Canouan pour faire la douane de sortie. En arrivant, nous apprenons que les formalités ont lieu à l’aéroport qui est à une heure de marche !! Cela nous donne l’occasion de visiter l’ile un vendredi soir. Et le vendredi s’est sacré. Les hommes sont d’un côté à boire des bières, les femmes de l’autre à discuter. Un bar a des enceintes énormes avec de la musique à fond (on l’entendait déjà du bateau !!!). L’île est assez aride, vallonnée avec des cases en béton sous tôle un peu créole. Nous passons par un superbe point de vue sur le lagon. Nous arrivons à 16h10 à l’aéroport, ce qui nous met évidement en over-time de 10minutes. Mais bon, pas le choix et puis l’over-time, on en fait presque à chaque fois, toujours pour une histoire de quelques minutes !!…

De retour, notre annexe est toujours là (pas étonnant, une annexe comme la nôtre ne se vole pas !) mais une forte houle déroule sur la plage. Du coup, ce n’est pas évident de repartir face à ce joli beach break presque surfable… Un local nous regarde en rigolant. on dirait qu’il est impatient de nous voir se tremper. Nous, on rit jaune! Espérons qu’on ne se retournera pas!. Nous étudions longuement les séries de vagues déferler afin de trouver une ouverture… Après 15 bonnes minutes, on se regarde, il semble y avoir un créneau ! Nous tirons vigoureusement l’annexe. Le temps nous est compté, il faut être synchros et rapides! Cora saute la première, dans l’annexe et commence à ramer. Je saute en suivant et rame vite car une vague arrive. Heureusement elle est petite, nous la passons ! Nous ramons à un rythme effréné. D’habitude, par manque de synchronisation on en vient toujours à faire des tours sur nous même! Mais cette fois-ci, on se donne le rythme comme dans les anciennes galères romaines. Quelque peu éloignés de la plage, nous allumons le moteur. Oufff nous sommes sauvés!!!! Tout s’est bien déroulé, situation contrôlée, l’annexe ne s’est pas transformée en vivarium à langoustes !!! A ce propos, nous avons acheté 2 belles langoustes à des pécheurs avant de partir ( nous sommes restés sur notre FAIM après notre épisode aux Grenadines!). Préparées à la créole grenadienne (ébouillantées puis décortiquées pour être cuites avec de l’ail et des oignons), nous les dégustons en prenant une sage résolution : il va falloir apprendre à pécher !!

Le lendemain, départ à midi pour une route directe vers la Martinique, dont la durée prévue est de 25 heures. Le vent Est souffle à 18 nœuds, ce qui nous donne une bonne allure de 6-7 nœuds. La côte de St Vincent est en vue pour le coucher du soleil vers 18h30. Nous apercevons au loin un banc de dauphins. Le temps de se demander si nous allons à leur rencontre, nous en apercevons un second plus près du bateau.  Puis, un troisième duquel quelques dauphins s’écartent et viennent à notre rencontre. Ils passent sous le bateau. Le spectacle est incroyable. Caméra sortie, on ne rate aucun moment. Enfin un dernier banc nous offre un show du genre « Marineland ». Ils réalisent des cabrioles diverses et variées, looping, vrille et holly flip (voir le lien vers la vidéo:
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Toutes ces émotions nous ont mis en appétit. Le cuisinier se lance dans un riz frit avec les restes de langouste, un délice face à l’horizon jaune orangé et à une mer d’huile. Le vent tombe complètement vers 19h00. Il nous reste seulement une petite heure de moteur pour terminer la remontée de St Vincent. (car lorsqu’on remonte la côte d’une île sous le vent, il faut presque toujours s’attendre à mettre le moteur quelques heures jusqu’à atteindre la pointe nord de l’île. Celle-ci marque l’entrée dans le canal où le vent forcit et la houle augmente).

Le vent revient alors, assez fort soit 22 nœuds, mais nous avons prévu le coup : 2 ris sont déjà pris dans la grande voile (notre GV  peut être hissée à 100%, ou réduite quand le vent monte à 1=~90%, 2=~75% ou 3 ris=~60%). La traversée du canal entre St Vincent et Ste Lucie est réalisée à bonne allure en 4h45 et nous arrivons en pleine nuit face à la soufrière. C’est le volcan de Ste Lucie qui dégage une odeur nauséabonde de soufre que l’on sent bien au large ! (un fantôme aurait alors dit : Qui a pété ???). Une heure après, face aux 2 pitons, le vent tombe. A nouveau nous allumons le moteur pendant 4 heures. Il parait que cet endroit est très joli mais les 2 fois où nous y sommes passés, il faisait nuit… Nous hissons les voiles à peine au lever du jour, face à la pointe nord de Ste Lucie. Dans la pénombre de l’aube, nous apercevons, au large, les lumières de la Martinique. La nuit a été plutôt tranquille. Malgré un vent de 20 nœuds,  le bateau s’éloigne doucement des côtes car le courant présent dans le canal Ste Lucie-Martinique est vraiment très fort !…

Nous finissons par arriver à Ste Anne en Martinique à 10h42. Nous avons eu beau faire des quarts et dormir un peu, nous sommes bien fatigués, ce sera donc une journée repos !

 

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