Le four tahitien quesaco?
C’est une manière de cuire les aliments à l’étouffée dans un trou creusé dans le sol.
Pour l’anniversaire de Philippe du Bateau Hibiscus, nous avons été invités chez Edouard, Denise et Tévaité, les habitants de Taraivai, à déguster un cochon préparé au four tahitien.
La préparation est longue et tout le monde met la main à la pâte.
La veille nous préparons donc :
-Le « fromage » tahitien à base de coco fermenté. 
Il faut tout d’abord ouvrir et râper quelques cocos…
Pendant que les autres ramassent sur la plage un crabe blanc par coco utilisée pour la préparation.
On écrase ensuite les crabes blancs
On presse une petite partie des râpures de coco afin de remplacer la quantité liquide par le jus de crabe.
On remue l’ensemble puis on laisse reposer jusqu’au lendemain…
-Les plats tressés en feuilles de vacoa:
C’est un peu comme une tradition, Denise à chaque four tahitien enseigne l’art du tissage aux participantes. Cynthia, Carmen, Nathalie et moi prenons donc un cours intensif!
Quelques fois, Denise corrige les erreurs des débutantes…
L’atelier se termine, les plats sont validés par le professeur, et les élèves gentiment invitées au stage de perfectionnement. 
Le jour même, il faut alors s’occuper de :
– Préparer le four:
Allumer un bon feu avec des noix de coco et du filaos dans le trou de la taille du cochon…
Remplir le four de bois et le laisser brûler.
C’est alors que la pluie débarque !!!
Edouard trouve donc 2 tôles 
rapidos pour protéger le feu. C’est bon, le feu est sauvé et il fume de plus belle …
Le temps de faire une pause.
Il ne reste plus qu’à aller ramasser le sable qui servira, par la suite, à recouvrir complètement le four.
– de faire les pains au germe de coco
Pendant ce temps en cuisine, l’équipe féminine s’attèle à la préparation des pains qui seront également cuits au four tahitien.
Il faut d’abord trouvé une dizaine de coco germés. Une fois ouverte, la noix de coco n’est pas vide, il y a un gros germe cotonneux à l’intérieur.
Les germes de coco
sont ensuite broyés et mélangés avec de la farine.
La pâte est pétrie et mise à cuire dans le four tahitien.
Les stagiaires ne s’en sortent pas trop mal, et Denise est bien contente d’avoir de l’aide dans la préparation.
– faire les derniers préparatifs du four, avant la mise en terre du cochon:
Une fois le feu bien avancé, des pierres sont posées sur les braises ardentes. Elles vont chauffer et devenir grises : c’est le signal pour lancer les hostilités !!
Il faut ensuite découper des branches de cocotier en fines lamelles qui iront sur les braises.
Une grille complémente le tout….
Bref ce n’est pas une mince affaire !!
-Préparer le cochon avant sa mise en terre
Nous vous passons les détails de la mise à mort, et de son RDV chez le barbier à la suite duquel il ressemble à ça: 
On le badigeonne de sauce soja pour qu’il caramélise au four:
Voilà, notre cochon est fin prêt à sa mise en terre!
Cette dernière se fait par étape:
L’animal est disposé directement sur la grille au dessus des pierres chauffantes. Denise lui verse alors le boudin dans le ventre.
On place ensuite les bananes et les pains au germe de coco tout autour du cochon.
Puis on commence à recouvrir l’ensemble avec:
-des branches de cocotiers
-puis des feuilles de cocotier
– enfin d’une tôle
– et des sacs en toile de l’huilerie de Tahiti
,
– il faut ensuite recouvrir le tout par du sable pour avoir une parfaite étanchéité.
La cuisson à l’étouffée dure plusieurs heures suivant la taille du cochon…. Cette fois-ci pour notre cochon de lait d’une vingtaine de kilos, il a fallu occuper 3 bonnes heures… Si bien qu’à la fin, les popaas (les étrangers que nous sommes=), l’eau à la bouche et les estomacs qui gargouillent, ont hâte de découvrir la fournée…
Edouard plante son pied dans le sable. Celui-ci est légèrement chaud, le cochon est prêt!Commence alors la gymnastique inverse:
Attention aux doigts, les toiles sont brulantes!
Hummm….ça sent bon, ça a l’air succulent….tout le monde se lèche déjà les babines!
Le cochon peut être servi à table….
Mais avant tout, nos hôtes offrent des colliers de coquillages confectionnés par Denise à Philippe.
Le cochon est découpé par Edouard et servi à table par Denise….Nous sommes gâtés!
Il n’y a plus qu’à se régaler.
Mais voilà, après un bon repas, la fatigue se fait ressentir
chez certains….
Pour d’autres, la digestion se fait en jouant! 
Vous pensez que c’est la fin des réjouissances??? Et bien figurez vous que même à 10 adultes, nous n’avons pas réussi à finir le cochon…. Il a fallu remettre ça au lendemain….
3 réponses à Le four tahitien