L’équipage va beaucoup mieux

Il faut croire que vous avez beaucoup pensé à nous et supplié Eole ainsi que Poséidon et Yemanja d’être plus cléments avec nous, car les conditions climatiques se calment petit à petit…. Merci à tous vos messages de soutien, ça nous a réchauffé le cœur de bonnes vibrations. Aujourd’hui, la journée est particulièrement calme. Le vent a baissé entre 7 et 11 nœuds. Une légère houle de 50cm à 1m nous berce doucement alors que nous nous dorons au soleil… Ceci-étant Black Pearl ne fait toujours pas ses nuits complètes…. On nous avait dit: « faire la transpacifique c’est comme se préparer à avoir un nouveau-né »…. Effectivement, les nuits ne se font jamais d’une traite…. Alors que certains parents changent les couches, donnent les biberons, nous nous bordons les voiles… On a remarqué que le vent, sournois, choisit toujours le moment où nous commençons à trouver un sommeil lourd et reposant pour faiblir ou augmenter… Ce ne sont pas les hurlements d’un nouveau-né qui nous réveillent, sinon le gémissement des voiles qui flappent… C’est dans ces moments-là que nous admirons particulièrement, les nouveaux parents qui luttent pendant des mois contre le sommeil…. Nous n’avons que quelques jours à notre actif, toute la journée pour s’en remettre et pourtant les nuits restent difficiles…. 1870 miles, demain nous aurons parcouru les 2/3 du parcours!!!

Publié dans traversée | 9 commentaires

A bord du Black Pearl ça a été la déprime!!!!

Les quatre premiers jours, Black Pearl s’éloigne rapidement des Galapagos…. Le vent oscille entre 12 et 15 nœuds avec une orientation Sud – Sud-Est, le courant est avec nous. Bref nous filons entre 5 et 6 nœuds… Notre allure est plutôt confortable: comme prévue entre le largue (à 90° du vent) et le vent arrière (120°)… Avec une moyenne de 120 miles journaliers, cette traversée s’annonce vraiment bien… Depuis que nous avons quitté les courants froids des Galapagos, la température extérieure comme celle de la mer remonte petit à petit….L’équipage est confiant et heureux de s’aventurer au milieu du Pacifique…. Puis au cinquième jour, la situation se dégrade, on rentre dans l’alizé… Un vent bien établi souffle entre 12 et 20 noeuds Une houle de travers très inconfortable s’est levée…. On l’aperçoit à l’horizon se dresser entre 2 et 3 mètres de haut, parfois bien formée, parfois hachée, et puis d’un coup, elle vient s’abattre sur la coque latéralement… Nous sommes maltraités, tout vibre…On tangue fort, on ne sait quoi faire pour soulager notre allure… Alors, on essaye de mettre uniquement le Génois. Le vent oscille toujours entre 10 et 15 nœuds… Ce n’est pourtant pas si fort…. On ne comprend pas pourquoi la houle se comporte de cette façon: elle n’est pas dans le même sens que le vent…. On est complètement impuissant, il faut juste prendre notre mal en patience. La situation ne s’améliore en rien, on tangue toujours autant….Il ne nous reste plus qu’à regarder des films en attendant que le sommeil vienne… Peut-être arrivera-t-on à dormir….. Mais les bruits s’amplifient, impossible de trouver une position confortable…. le sommeil devient pressant, lourd et imposant, mais nous n’arrivons pas à dormir…. on aimerait crier à la mer de s’arrêter de rouler… Même quelques minutes, juste pour pouvoir fermer l’œil ne serait-ce qu’un peu… Au petit matin, on teste la grande voile seule… Le vent a forci à 20 nœuds, les conditions deviennent un peu plus musclées. La houle plus formée monte quelques fois à plus de 3 mètres de haut… le ciel est nuageux, ce qui ne laisse pas présager une bonne journée…. On décide à nouveau de remettre un petit génois pour stabiliser le bateau dans la houle de travers… Certes, plus stable, lorsqu’une vague frappe violemment la coque du Black Pearl, cependant le pilote reçoit une tension trop importante. Afin de le ménager, nous décidons de revenir à la GV seule… Malheureusement, au cours de la manœuvre, le Génois se fend sur un mètre de long au niveau de la couture de la bande anti-UV. LOLO : Je dors très peu et très mal…. Avec la fatigue tout devient pénible, nous sommes moins tolérants et à fleur de peau. Tant pis, pour nos nerfs, nous restons avec la GV aujourd’hui, il va falloir changer de Génois. Mais dans ces conditions, ce n’est pas recommandé! Nous rentrons donc à l’intérieur, prenons un livre et tentons d’oublier que nous sommes en pleine mer….Le moral n’est pas au plus haut…. LOLO : Il y a des moments, où je me pose la question « mais pourquoi fait-on cette traversée ?? On est complètement taré !!! ». Mais voilà, là, on est au milieu de l’océan, seuls sans possibilité de faire demi-tour !!!! Oulalala il faut garder la tête froide !!!! Imaginez vous au milieu de la France, seul, au milieu de rien.Comme si dans tout le pays il n’y avait que vous !!! C’est un peu opressant comme sentiment (Heureusement il y a Coraline quand même, ouuuf !!!). Lors d’une petite accalmie, Laurent en profite pour sortir les deux génois de rechange des coffres arrière. Nous pensions utiliser celui qui vient de lâcher pour cette traversée, même si nous savions qu’il était un peu usé. Nous n’avons pas envie d’utiliser notre bon Génois plutôt prévu pour des allures de près. A Panama, nos voisins Yves et Eve nous ont donné un Genois pour first 35 qui ne pouvait s’adapter sur leur ketch. Nous voilà donc en atelier couture pour rafistoler les différents accros. Une fois prêt, il faudra procéder au changement, car on ne pourra pas continuer éternellement avec uniquement la GV. LOLO : merci Yves et Eve !!! Mes nuits ne s’améliorant guère, j’opte pour les boules Quies. Et là c’est merveilleux ! Plus de bruit…Je dors comme une masse… Bien reposé, je me réveille avec une bonne motivation… Ce qui n’est pas le cas de Cora à qui je remonte le moral… Au petit matin, ni le vent, ni la houle n’ont faibli… Peu importe, nous devons faire la manœuvre…. Attachés, nous allons tous les deux à l’avant du bateau… Laurent est au mât, Cora à l’étrave. Il va falloir, dérouler la totalité du Genois et l’affaler le plus rapidement possible en évitant qu’il parte à l’eau, emportée par le vent. Il faut bien prendre appui, car la houle soulève l’avant du bateau à 2 mètres de haut pour l’écraser dans la descente de la vague…C’est pire que les montagnes russes…. Nous synchronisons nos mouvements et réussissons la manœuvre, mais sans éviter quelques haut-le-cœur…. Il ne reste qu’à mettre le nouveau en place… Chose quelque peu plus compliquée, car cette manœuvre se réalise plus lentement…. CORA : Je sens mes nerfs à fleur de peau… La nuit a été encore une fois mauvaise, je suis fatiguée…. Chaque fois qu’une vague me soulève, j’ai l’impression que je vais passer à l’eau…. J’ai la tête inclinée vers le bas pour endrailler le bord du Génois dans la rainure prévue à cet effet, c’est très désagréable comme position… Laurent hisse la drisse au mât. D’un coup la faible superficie du Genois, prend le vent et envoie le reste de la voile à l’eau…Nous le rattrapons… Toujours soulevés par les vagues qui paraissent chaque fois plus hautes, plus féroces…. CORA : Les larmes me montent, c’est dur et éprouvant…. Mais quand est-ce que ça va s’arrêter??…Craquage au bout du septième jour…. Soit à un quart de la traversée… ça promet!!!! Remis de nos émotions, nous découvrons que le nouveau Genois ne s’enroule pas très bien sur notre étai… Étant donné que le vent monte violemment et descend sans prévenir, nous devons plusieurs fois par jour enrouler dérouler…Peu importe, nous continuerons, pour le moment, avec celui-ci, difficile de changer de nouveau…. La nuit est à nouveau bruyante et inconfortable…. CORA : Même avec les boules Quies, je ne dors pas bien…. Les bruits angoissants me pourchassent jusque dans mes rêves…. LOLO : Moi j’ai encore utilisé les boules Quies (merci maman de les avoir laissées à bord). J’accuse une seconde bonne nuit de sommeil et réussi donc à garder le moral même si par moment le temps est un peu long… c’est long tout de même un mois de traversée… ça fait 30 jours, 2x15jours… Ah oui, c’est plus rapide à dire qu’à faire… CORA : Je me demande si on n’a pas un côté masochiste à se faire endurer une telle épreuve…. J’ai du mal à croire aux récits des plaisanciers qui ont passé de bons moments pendant cette traversée…. Ou ne serait-ce pas tout simplement parce que nous sommes partis un peu tard dans la saison, lorsque les conditions sont plus fortes? Ah! la voilà la raison pour laquelle il fallait partir au moins un mois plus tôt! LOLO; Il est fort probable qu’en partant plus tôt, l’alizé aurait été moins fort… Je sens Cora plus fragile, elle dort moins bien que moi. Bizarrement elle avait mieux appréhendé que moi, la durée du temps de la traversée, mais la supporte moins bien. Encore un essai: nous tangonnons le Genois. Cette fois-ci c’est Laurent qui assure la manœuvre à l’avant. Il ne semble pas être gêné par le balancement du bateau. Le vent monte, le pilote souffre dans les vagues qui ne se sont toujours pas amoindries. Nous affalons donc la GV. Puis le vent baisse, et nous n’avons plus assez de vitesse…. l’allure ne nous convient toujours pas…. On est fatigué de toutes ces manœuvres qui n’en finissent jamais! Et puis en fin de journée, l’illumination….. LA TRINQUETTE!!!!! La voilà la solution!!!! On a toujours imaginé que notre nouvelle voile ne nous servirait que pour la traversée de Panama aux Galapagos, au près…. On n’imaginait absolument pas en avoir besoin au largue ou en vent arrière…. Mais finalement, cela reste une petite voile d’avant pour du gros temps… Cela correspond tout à fait à notre situation actuelle….. Depuis que nous l’avons installée, nous trinquons à cette heureuse acquisition, ce merveilleux cadeau de mariage qui va sauver nos prochaines nuits et nos prochains jours d’une usure certaine de nos nerfs! LOLO : Dès qu’on a mis la trinquette, c’est comme si le moral des troupes était remonté ! D’habitude, les transpacifique se font sous spi, génois tangonné, en ciseau, double voile avant, etc… Bref les gens cherchent à amplifier la voilure à cause des vents faibles !! Et bien nous, c’est sous trinquette avec 3 ris dans la grande voile… bref nous cherchons à minimiser la voilure…Et le bateau file toujours à presque 6 nœuds !! Dans la nuit, le vent faiblit, et la houle s’est un peu calmée au petit matin…. neuvième jour, une opportunité de monter au mât pour inspecter le gréement???…. C’est un des points faibles du bateau… Et sur une traversée telle que celle-ci, il est fortement sollicité! Il est recommandé de suivre de près l’usure après 10 ans…. Or le nôtre a été refait il y a justement 10 ans… De plus, l’étai (le câble qui retient le mat à l’avant du bateau sur lequel s’enroule le génois) a été changé il y a 3 ans. Et nous avons remplacé le patara (le câble qui retient le mât à l’arrière du bateau), il y a à peine un an. CORA : J’avoue que j’angoisse facilement par rapport au Gréement. Après avoir connu 3 bateaux qui ont démâté, et avoir eu notre bas étai cassé aux Galapagos, dès que les conditions deviennent plus violentes, je ne peux m’empêcher de penser à une usure précoce de nos câbles ….Nous vérifions la tension des haubans et du bas étai régulièrement, mais la seule manière d’être sûrs des points d’accroche est d’examiner les pièces serties en haut du mât. LOLO : ne paniquez pas, le gréement peut tenir plus que 10ans, et nous l’inspectons souvent !! De plus la polémique actuelle est que les inox d’il y a 10ans sont plus solides et résistants que ceux d’aujourd’hui. Cela ne vaut donc pas toujours forcément le coup de le changer. CORA : Me voilà harnachée, presque prête à monter au mât, pendant que Laurent tente de nous mettre à la cape. (Le bateau dérive ainsi lentement en décrivant un mouvement oscillant d’avant en arrière). Avant que Laurent ait stabilisé le bateau, je commets une grosse erreur : je m’assure debout avec une drisse… Je ne regarde donc pas l’horizon, et me fais surprendre par une vague de côté. Je glisse, et heureusement m’agrippe aux haubans: C’était moins une pour passer à l’eau… malheureusement mon genou est à nouveau maltraité, et je ressens une douleur aiguë au ligament. LOLO : En train de faire ma manœuvre, j’entends Cora hurler …Je la retrouve accrochée dans les haubans… Oulala j’ai eu une bonne frousse… Sa douleur au genou est bénigne, elle passera dès le lendemain… L’inspection du gréement est cependant reportée à une prochaine accalmie ! (Ce qui n’est pas demain la veille !!!) Ce qu’il y a de formidable avec le cerveau, c’est qu’il a une faculté incroyable d’oublier volontairement les mauvais moments pour ne se rappeler que des bons… un peu comme pour un accouchement… Au moment où nous écrivons ce poste, le moral de l’équipage est bien remonté… Tous les jours nous pouvons profiter des rayons du soleil dans le cockpit oubliant progressivement les désagréments des jours précédents… Laurent a pêché une belle dorade, puis un magnifique wahoo (thazard- thon banane) de la taille des poissons qu’a l’habitude de pêcher son cousin Damien dans la Loire… De quoi régaler les troupes pendant plusieurs jours. Devenu expert en pêche, il lui suffit à peine d’une heure pour qu’un beau spécimen morde à l’hameçon… Finalement, le plus long reste la préparation. Nos nuits sont devenues (en général) plus douces et reposantes. Nos nerfs moins sollicités peuvent apprécier à nouveau la traversée. Nous venons de parcourir plus de la moitié du chemin (soit plus de 1400 miles) en 13 jours. Même si hier, le vent a forci, laissant filer le Black Pearl à 7 nœuds avec des pointes à 8, nous profitons des belles journées qui s’offrent à nous…. Si nous continuons à cette allure (même un peu pénible), nous devrions arriver plus rapidement sur la terre ferme…. On en profite pour remercier tous ceux qui ont pensé à nous et nous ont envoyé un ou plusieurs petits messages. (Marie-Françoise, Guy et Marie-Annick, Isabelle et Gildas, Jacques et Martine, Chantal, Angélique et Jean-Marc, Gogo et Jasmine, Djib et Mariela, Eliecer, Romain, Didier et Marie Pierre ). On essaye de répondre, mais des fois, ça n’a pas marché. Il semblerait également que notre position GPS ne se mette pas à jour sur le blog (d’après vos messages), ce, malgré un update que nous faisons tous les 3 jours… Nous sommes actuellement au 13° 15.300 S et 112° 56.048 W pour ceux que ça intéressent. A SUIVRE…. —- This e-mail was delivered via satellite phone using GMPCS’s Speed Mail software. Please be kind and keep your replies short.

Publié dans traversée | 4 commentaires

Départ des Galapagos!!!

Mercredi 7 aout: c’est le départ! Nous nous sommes donnés jusqu’à midi pour réaliser les derniers préparatifs: derniers pleins d’eau grâce à nos copains du bateau de touristes Archipel II, rangement du cockpit et du pont, stockage des fruits et légumes frais qui proviennent directement de l’agriculteur Don Troya, et puis derniers passages à terre pour les ordures et surtout pour un dernier au revoir à nos copines les otaries!!!! On a de la chance, on va partir avec le soleil…. Parce qu’on n’a pas beaucoup insisté sur le climat des Galapagos en cette saison…. Mais sachez qu’on est loin du mythe de la chaleur équatorienne…. étant dans l’hémisphère sud, les saisons sont inversées, nous sommes donc, au mois d’aout, en plein hiver…. La température de l’eau est la plus froide de l’année (un petit 20°C – ça vous l’aviez normalement lu dans l’article des requins marteaux), mais surtout tous les jours, il pleuviote, un peu comme en Bretagne…. donc autant vous dire qu’avoir un beau soleil de départ, nous ravit…. On s’était promis en sortant de la baie de mettre le bateau à la cape et de sauter au milieu des raies mantas…. L’envie ne manque pas, c’est juste la motivation de se tremper par 20°. A terre, nous ne pouvons pas nous empêcher de reprendre quelques photos des copines…. On ne se lasse jamais des otaries… On n’hésite même à en mettre une dans le dinghy et l’adopter. Le problème est qu’on ne sait pas qui, de nous trois, ne supportera plus qui, au bout d’un mois de traversée. Sur le chemin du retour vers le bateau, c’est notre dernière chance de faire un tour sur l’île Tintorera. Celle-ci n’est qu’à quelques centaines de mètres du bateau, mais fait partie du parc des Galapagos. Par conséquent, elle n’est accessible qu’en présence d’un guide autorisé….C’est un peu frustrant quand on peut y aller en dinghy facilement depuis le bateau…. Mais nous avions entendu dire que des bateaux de plaisance, en escale, s’étaient gentiment fait virer par la capitainerie suite à une escapade illicite sur l’ile de Tintoreras… Ne voulant pas prendre de risque, nous pensions tenter une approche juste avant le départ! Mais imaginez-vous que nous venons à peine de poser notre housse de dinghy qui est simplement orange fluo…. Quelle discrétion, lorsque, à midi, Lolo et Cora, dans leur dinghy orange fluo, s’approche comme si de rien n’était de l’île…. Tout est calme…Les derniers touristes sont repartis à terre en lancha ! Le ponton de l’ile est désert, du moins il en a l’air. Seule une otarie s’y dore au soleil…On s’enfonce dans la réserve…. Hummm, on devrait être les seuls….. Au moment où nous apprêtons à toucher le ponton, un guide du parc surgit de nulle part….. Et merde!!! On s’est fait repérer…. Il faut être rapide, inventer quelque chose…. Je demande:  » Oye una pregunta, porque hay un lobo en una de las lanchas qui nada con la aleta por arriba, sera que se daño?,…. » -Pourquoi, il y a une otarie sur un des bateaux à l’ancre dans la baie, qui nage sur le côté avec une nageoire en l’air? Est ce qu’elle se serait fait mal??? On voulait demander à quelqu’un au port, mais nous n’avons vu aucun guide et nous préférions être sûrs qu’elle ne se soit pas blessée???- Ce qui entre nous n’était pas complètement faux…. le guide super sympa, nous répond que les otaries aiment bien se reposer en nageant dans cette position…. On en profite alors pour poser deux trois autres questions auxquelles il répond toujours aimablement. Puis il nous informe – au cas où nous ne le saurions pas – que cette zone fait partie du parc, qu’il est donc strictement interdit d’y venir en dinghy…. Sur ce, il embarque dans un taxi boat et retourne à terre….. En clair, à quelques 10 minutes près, nous aurions trouvé une ile déserte… Maintenant, que nous avons été bien avertis par notre guide, il est impossible de faire comme si de rien n’était, attendre qu’il s’éloigne pour s’aventurer sur l’île…. Nous rentrons donc bredouille au bateau…. Nos amis Jimy et Teresa de Archipel II viennent nous dire au revoir….Archipel II c’est un gros catamaran à moteur qui propose des croisières de 7 à 10 jours dans les différentes îles de l’archipel. Ils sont nos voisins chaque mercredi ou jeudi. Depuis notre arrivée, ils nous gâtent en nous fournissant des kilos d’oranges et de pamplemousses… Ayant un dessalinisateur à bord, ils nous remplissent les réservoirs d’eau… Et pour finir, ils nous ont chaque fois rapporter des mets locales (Ceviche, tortillas, etc…) L’instant de quelques photos avec nos amis, de grignoter et nous voilà fin prêts pour le départ…. C’est parti !!! Allumage moteur….. Rien….. Deuxième essai…. Il tousse…et ….. Toujours rien Ce doit être à cause de l’eau froide… Comme le refroidissement se fait avec l’eau de mer, et que celle-ci est particulièrement froide aux Galapagos, il est souvent caractériel et refuse de démarrer aux premiers coups… Troisième essai… Il tousse à nouveau… il force…Mince une petite odeur de brulé…. Et merde alors !!! On ouvre le moteur… C’était trop beau pour être vrai… On ne va pas pouvoir partir tout de suite !!!!! Mais que peut-il bien avoir ??? Dr Lolo étudie la question ….. Vous vous rappelez qu’en arrivant aux Galapagos nous avons déploré la perte de notre éolienne…. Celle-ci permettait d’alimenter la batterie moteur….Voici donc 15 jours qu’elle ne reçoit plus d’énergie… Peut-être est-elle complètement déchargée ??…. Ce qui expliquerait ce refus au démarrage. Nous tournons donc le bouton qui permet de démarrer le moteur grâce aux batteries de service (celles-ci, alimentées par les panneaux solaires)…. Quatrième essai…. Aussi peu concluant que les précédents !!!!!! Je me vois déjà quelques jours supplémentaires aux Galapagos…. Génial !!! (entre nous cette traversée d’un mois, c’est un peu une corvée obligatoire pour pouvoir aller en Polynésie…) Alors c’est peut-être le coup de la bulle d’air qui ne s’est pas échappée du circui??t…. Petite manipulation rapide, et…. Il tousse…. On accélère un peu, il embraye… Youpi ça marche !!! Une demi-heure plus tard, le moteur ronronne…. Black Pearl lève l’ancre… Enfin pas encore…. Une dernière petite galère à l’avant avec le guindeau… Une pièce entrave la libre circulation de la chaine vers la baille à mouillage (l’endroit où se range la chaine). Elle se bloque donc autour du guindeau… Ce qui peut être dangereux pour les doigts…. Laurent remonte à la force des bras les 5 derniers mètres…. C’est marrant, sur le pont des différents bateaux au mouillage, les équipages nous saluent en nous souhaitant la bonne chance pour cette longue et intense traversée !!! ANCRE SORTIE !!!! ON EST PARTI !!!! —- This e-mail was delivered via satellite phone using GMPCS’s Speed Mail software. Please be kind and keep your replies short.

Publié dans Galapagos | Un commentaire

Un petit message pendant la grande traversée c’est vraiment plaisant

Voilà nous sommes partis hier. Comme vous l’avez compris nous entamons une grande et longue traversée… Vous avez pu voir que quelques fois on ne sait plus quoi inventer pour tuer le temps (cf traversée de l’equateur!)

Alors si vous avez un peu de temps, n’hésitez pas à nous envoyer des SMS sur l’inmarsat (cf les explications dans l’onglet du blog « comment nous contacter »), cela nous fera plaisir!

« – Quand nous sommes en mer sur notre téléphone satellite Inmarsat qui nous permet de téléphoner, d’envoyer/recevoir des SMS et des emails. Notre numéro est le : +870776406558

Mais attention cela est relativement couteux de nous appeler ou d’envoyer un SMS directement à partir de votre téléphone.

Pour nous envoyer un SMS gratuitement vous pouvez utiliser le site web d’Inmarsat : http://isatphonelive.com/ et en haut à droite cliquez sur « Send a free message ».

Dans la fenêtre qui s’ouvre, effacez tous et tapez collez le numéro +870776406558, entrer votre email. Et surtout, signez bien pour que l’on sache qui écrit !!! Attention le texte est  limité à 160 caractères !!!! Donc pour les longs messages prévoir d’écrire plusieurs SMS.

Cliquer ensuite sur la case « I agree »

Et voilà nous recevrons le SMS quand nous allumerons le tél. Pour info le tél va être allumé une fois par jour environ. Il n’est pas allumé en permanence, car pour avoir du réseau il faut sortir la grosse antenne et la pointer vers les satellites et cela prend du temps.  A priori cela ne fonctionne qu’à l’extérieure aussi… »

Nous sommes impatients de vous lire !!!

 

Publié dans traversée | Commentaires fermés sur Un petit message pendant la grande traversée c’est vraiment plaisant

au revoir les Galapagos

Et oui toutes les bonnes choses ont une fin…. Nous avons depuis ce lundi épuisé nos 20 jours autorisés dur l’île d’Isabela. Nous avons bénéficié d’un sursis de 2 jours compte tenu de la réparation du bas étai…. En arrivant au mouillage d’Isabela, nous nous sommes aperçus 2 jours après que notre bas étai ne tenait plus que par 3 torons. IMGP0366IMGP0250

 

 

 

Nous avons dû trouver un moyen de le réparer rapidement. Nous étions peu confiants au départ.. Au Panama, ceci aurait pris beaucoup de temps et aurait peut être même nécessité un envoi de matériel depuis les EUA… Évidemment, on a eu du mal à imaginer que dans cette petite archipel, nous trouverions jusqu’à un atelier qui puisse nous fabriquer une pièce permettant une réparation durable… IMGP0410« El taller naval de Jaime Yanez Morales » nous a donc confectionné une très belle pièce de qualité en inox. Nous sommes donc prêts pour un départ demain matin…. C’est avec quelques regrets que nous quittons Isabela et ses otaries, cette atmosphère si paisible…. Par contre nous sommes bien heureux de mettre le cap vers des destinations plus chaudes…. pour ne pas nous démotiver en cours de route, nous planifions un mois de traversée… Ce sera long….. Heureusement nous avons toujours une bonne bibliothèque et vidéothèque, une guitare offerte par nos amis Myriam et Jonathan, et quelques jeux…. N’hésitez pas à penser à nous en nous envoyant un petit sms sur le téléphone satellite pour nous occuper… (Les instructions sont dans l’onglet « nous contacter »)…. Pour ceux qui se demanderaient « mais où sont ils maintenant??? », vous pouvez suivre presque en temps réel notre position GPS sur notre page d’accueil. En cliquant sur les points, un commentaire apparait donnant des informations complémentaires.

IMGP0529

Publié dans Galapagos | 4 commentaires

Plongée au milieu des requins marteaux

Déjà à Panama, on nous avait dit: « vous ne pouvez pas partir des Galapagos sans avoir plongé! ». Sur place, les echos sont encore plus vendeurs: « vous verrez pleins d’animaux et en cette saison, vous avez de fortes chances de voir des requins marteaux voir même des requins baleines!!! »…

Lolo:Plonger avec des requins est un des Graal de la plongée sous-marine mais c’est assez rare… Cela ne m’était jamais arrivé malgré quelques plongées à mon actif… Même à La Réunion (où les requins ne manquent pas….), je n’en avais jamais croisé…

Lo&Co:Dès notre arrivée à Isabela, nous avons tout de suite cherché un club de plongée…. Une possibilité pour samedi 27 juillet s’offre à nous…. l’eau est froide voir même extra froide…Mais sans aucune hésitation, nous plongerons.

Samedi matin, rendez-vous à 7H30… Un peu tôt pour nous! Il fait gris et frais…. Une interrogation: la visibilité sera t-elle suffisante????…. On rêvait tellement d’avoir une magnifique journée ensoleillée….. Surtout avec une eau à 21°C…..

IMGP0418Nous faisons rapidement la connaissance de notre petite équipe: Yamato – Japonnais, Fred – Français, Hary – le moniteur et nous deux. Il y a également Abraham et Ronmel qui gèrent le bateau.

DSC_0036

 

Direction l’île de la Tortuga, où nous réaliserons 2 immersions. Nous plongerons au pied de la paroi abrupte de l’île.parcours

 

Lolo: Pas de briefing particulier, avant la mise à l’eau.

Lo&Co:Tout le monde appréhende un peu l’entrée en matière….. Imaginez vous  plonger à 9H du matin  dans une eau à 21°C… Vous parlez d’un réveil agréable!!!! Nous essayons de nous convaincre mutuellement que les combis sont suffisamment épaisses pour ne pas être gênés par le froid..Tu parles!!! Juste après la « bascule » (la mise à l’eau en arrière), un filet d’eau glacé pénètre dans les recoins les plus étroits de la combi…Humm qu’il fait froid…. Au moins nous sommes maintenant bien réveillés.

Cora: Tout d’un coup j’appréhende… Ce n’est que ma cinquième plongée depuis le début du cours PADI… C’était il y a presqu’un an au Venezuela…Et le comble: je n’ai pas révisé hier soir… J’ai l’impression d’avoir tout oublié…. Un peu comme le fameux blackout avant un examin… C’est où qu’il faut appuyer pour descendre déjà??? Et pour gonfler le gilet??? Mince j’aurais du réviser….. Finalement tout ceci m’empêche de réaliser que nous allons plonger avec des requins marteaux!!!!!

 Lolo:Nous plongeons et nous voilà en descente.

Cora: Mince je coule un peu vite…. J’aurais dû réviser ma leçon!!!!

OLYMPUS DIGITAL CAMERALolo:Après 5 min nous croisons notre premier requin pointe blanche… Oulala la tension monte d’un cran, il a bien la tête du requin que l’on s’imagine (au fait c’est genre gentil ou pas un pointe blanche ???). je reste un peu sur mes gardes et prend mes distances tout en étant fasciné par le spectacle… Puis il disparait au loin et nous continuons… Mais euuuh, il est pas loin là ! Il ne va pas revenir ???

Cora: Oh un requin pointe blanche…. Bon alors le bouton d’en haut, je gonfle, le bouton d’en bas je dégonfle… Mince, j’arrive pas à bien doser, je coule encore un peu trop….La dépressurisation des oreilles OK, pas de douleur… Cool!OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Lolo:En chemin nous croissons, 1, 2, 3, 4 …., 10, 12…. tortues… Il y en a à droite, en haut à gauche… L’une d’elle passe juste sous Coraline qui ne se rend compte de rien !!!Normalement dans une plongée on est heureux de voir juste une ou deux tortues, ici c’est le paradis de la tortue.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Cora: Waouuu c’est le festival des tortues…. Respiration??? Contrôle de la consommation d’oxygène OK….. Il y a vraiment des tortues partout dis donc… Pression dans le gilet, maintenant OK…. hey! Je crois que ça me revient!

 

OLYMPUS DIGITAL CAMERAOLYMPUS DIGITAL CAMERA

 

 

 

OLYMPUS DIGITAL CAMERAOLYMPUS DIGITAL CAMERA

 

 

 

 

OLYMPUS DIGITAL CAMERALolo:Puis arrive les premiers requins marteaux… oulala c’est gros, c’est même très gros et ils ont une sale tête.. Subitement je me demande : « au fait euh, c’est genre agressif ou pas les marteaux ??? Je garde un peu mes distances au cas où … Alors que Yamato qui  n’a pas l’air du genre craintif, leur fonce dessus…. pour la photo..Un malade….Il va se faire bouffer tout cru….

OLYMPUS DIGITAL CAMERACora: Oh un requin marteau! C’est moche! Pas que je trouve un requin particulièrement beau, mais là, il faut reconnaitre que le marteau ne gagne pas le concours du plus beau profil parmi les squals….Finalement je les trouve  beaucoup moins impressionnants que les requins nourrices croisés au San Blas… Certainement le fait d’être en bouteille, spectateur, et non chasseur d’un diner. Ils doivent faire entre 2m et 3m… 

OLYMPUS DIGITAL CAMERALolo:Puis le spectacle continue, encore 1… puis 1 autre…..

 

 

 

OLYMPUS DIGITAL CAMERAPuis 3…Puis 5….Ce sont les mêmes qui nous tournent autour??? Ou nous en avons réellement croisé une petite dizaine lors des 20 première minutes???… OLYMPUS DIGITAL CAMERA

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

 

Je regarde ma réserve d’air… oulalala j’ai beaucoup consommé…Moins de 80 bars… Il va falloir penser à remonter à la surface … Faut dire qu’entre l’eau froide et l’émotion de voir ces grosse bêtes à quelques mètres de nous, j’ai un peu stressé comme il se doit….Le moniteur me fait donc signe d’initier la remontée! Mais seul…. plutôt inhabituel….  mais bon pourquoi pas! Mes trois compères, eux, continuent leur balade… 

Cora: Ben mince alors qu’est ce que fait Lolo??? Ahhhh il n’a plus d’air…. Il remonte??? Et qui sera mon binôme maintenant??? Et les gars, dois je vous rappeler que ce n’est que ma 5ieme plongée…. Bon je remonte avec Lolo???OLYMPUS DIGITAL CAMERA Ce serait plus prudent c’est sûr… Mais peut être va t on encore croiser de nombreux marteaux…. Maintenant que je me sens plus à l’aise depuis que j’ai réussi à laisser mon gilet gonflé comme il faut… OUaaa une otarie.. J’adore cet animal….On continue notre progression, en remontant légèrement vers la surface…. Encore des tortues… C’est magique… Puis soudain vers 6m, je me sens remonter comme un ballon….. J’essaye de nager vers le fond, mais trop tard….. Hey!!! les gars!!! je vous quitte…. Suis plus avec vous… Regardez vers le haut!!! Aucun de mes 3 compères n’a compris que Cora était remontée à la surface d’un coup comme un ballon gonflé d’hélium…. Je reste donc en surface au dessus d’eux… Car en plonger il faut toujours faire attention à tous se regarder…. Je crie, essaye de faire du bruit avec les palmes…Rien…. Ils parlent avec les gestes genre: « mais elle est où? » Il faut dire que Fred notre copain français est le binôme de Yamato, donc à sa décharge, il n’était pas censé me regarder…..Ahhhhh enfin, ils ont levé la tête et m’ont aperçu…Je mets donc la tête hors de l’eau….

Lolo:La sortie de l’eau est délicate, car je sors très près de la pointe de l’ile. Je suis dans le ressac et une forte houle casse sur la roche….. Le bateau se rapproche de moi, me lance une corde… La logique me fait penser qu’il faut l’attraper, mais n’ayant pas vraiment été briefé au début de la plongée, il faut deviner ce que Abraham me raconte en espagnol…. La corde dans la main, le bateau met les gaz et me tire du ressac… Ouaa une première comme sortie…. « Sacate las aletas »…. Hein??? « Si ça a été lazaletas???? » Qu’est ce qu’il raconte….. Ahhhhhh Il faut enlever les palmes en premier…. Bizarre…. Mais bon j’exécute…C’est un peu sportif mais je me hisse à bord sans trop de difficultés….

Cora: Et ben dis donc, y’a du remous par là….. Mais on est prêt de la roche!!!! Le bateau ?? où est le bateau??? Ah le voilà….. Laurent m’explique leur procédure de sortie de l’eau…. Pas agréable de se faire tirer par le bout dans l’eau…. Pas évident de remonter, heureusement Lolo et Abraham m’ont bien aidé!J’ai à peine le temps de poser le pied dans le bateau, qu’émergent Fred et Harry… Aucune trace de Yamato!!!!! On les voit se regarder mutuellement…. Mais où est donc passé notre Japonnais… Il ne s’est quand même pas fait mangé?

Lo&Co: Fred a l’air un peu paniqué.. En effet, en tant que binôme ils ont la responsabilité de remonter ensemble (comme Laurent et moi l’avions aussi d’ailleurs!)…. Mais lors de la remontée dans le ressac, la visibilité dans le bouillon était presque nulle… bref, Yamato s’est perdu dans les derniers 2m….. Laurent Fred et moi sommes un peu stressés et imaginons le pire, car la sortie est vraiment proche de la roche avec un fort courant….Puis…. Au bout de 5 min….. une tête émerge… Oufffff, on ne l’a pas perdu!!!!!!!

OLYMPUS DIGITAL CAMERASur le bateau nous grelotons de froid, on se sèche le buste et se couvre vite… Un bon thé chaud et une barre de chocolat pour reprendre des forces….. C’est alors que nous nous extasions tous, sur le nombre de tortues et de requins marteaux que nous avons vus!!!!!! Bien qu’il n’y ai pas du tout de soleil, la visibilité sous l’eau était d’environ 30m… Bref nous en avons pris plein les yeux!

Seconde plongée! Dur dur de revêtir le haut de la combi encore mouillée…. Allez c’est repartis pour un tour!!! OLYMPUS DIGITAL CAMERA

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

 

 

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

 

 

 

 

Nous avons encore la chance de croiser de nombreuses tortues ainsi que des marteaux. OLYMPUS DIGITAL CAMERAOLYMPUS DIGITAL CAMERA

 

 

 

 

Lolo: Lors de la seconde plongée, je  suis un peu plus habitué à ces nouveaux gros poissons. Du coup, moins impressionné, je consomme un peu moins d’oxygène. La plongée dure 40 minutes, ce qui est un peu plus « normal »… L’émotion est au RDV.OLYMPUS DIGITAL CAMERA

 

Il va falloir s’habituer à ces gros poissons car dans la Pacifique, il y en a beaucoup et nous allons en recroiser souvent… Donc il faut sympathiser un peu avec eux…

Lo&Co:Lors du retour, nous avons le privilège de conduire le bateau…. C’est la première fois que nous sommes au volant d’un bateau à moteur….. IMGP0420Quelle vitesse….IMGP0427

 

 

 

Entre 17 et 20 noeuds!!! ça change de nos 6 noeuds avec le Black Pearl…. Lolo nous fait une magnifique entrée dans la baie…

 

 

 

 

Publié dans Galapagos | Commentaires fermés sur Plongée au milieu des requins marteaux

la vie d’une otarie à isabela

Salut je me présente Mousse-Tache, otarie résidente de l’ile Isabela aux Galapagos… On me connait aussi sous le nom de lion de mer ou Lobos marinos en espagnol/sealions en anglais.

Moi et les miens habitons là depuis des générations… Notre colonie n’est pas la plus grande des Galapagos, mais on se défend tout de même… C’est sûr que si nous n’avions pas été envahies par les bipèdes, on aurait plus de place pour se reposer… Bon faut tout de même reconnaître qu’ils ont construit des structures en bois, sur lesquelles mes copines et moi nous adorons prendre le soleil.

Paraît il que, le soleil, c’est bon pour le brillant de notre poil! Et puis le bois au contact du poil c’est vraiment agréable! Après une partie de chasse, ou de jeux (car je ne l’ai peut-être pas encore dit mais les copines et moi nous sommes très joueuses dans l’eau!) on adore se sécher le poil au soleil sur le bois…

 

Par contre, va savoir pourquoi les bipèdes s’entêtent à s’approcher aussi près de nous avec une espèce de boite noire…. Et quand ils sont à un museau près , ils ont l’air de nous sourire béatement, alors là, on ouvre un œil… tout collé d’ailleurs, parce qu’à terre, va savoir pourquoi, on a les yeux qui collent…Imagines la scène: toi tu es en train de faire un rêve où tu pourchasses un magnifique poisson, tu as chaud car réchauffé par les derniers rayons de soleil, mais tu sens une odeur étrange qui se rapproche de toi…Tu ouvres un œil et qu’est ce que tu aperçois??? un de ces bipèdes (qui entre nous ne sent vraiment pas très bon!!!) qui « vlan » te balance un flash dans les yeux … t’imagines le réveil brutal!!!! Ils ont de la chance que les copines et moi nous soyons plutôt cools au réveil…. Par contre Alfred, notre mâle dominant, lui n’est pas du tout commode au réveil… mais apparemment les bipèdes l’ont bien cerné et ne lui cherchent pas des noises….

On a bien rigolé la dernière fois avec les copines quand un mâle bipède a essayé de passer à côté d’Alfred… Parce qu’il faut dire qu’on avait fait exprès de se mettre en plein milieu de leur voie d’accès…. Alfred ne dormait que d’un œil, et veillait au clan. La petite femelle, plus discrète est passée rapidement, mais on n’a bien sentie qu’elle ne faisait pas la maline… Par contre le mâle…. il a eu un peu plus de mal…

Les bipèdes pensent qu’on est un peu fainéantes parce qu’ils nous prennent souvent à dormir…. Mais ils n’ont pas conscience de l’effort que nous fournissons pour aller chasser… Chacune de nous a son propre rythme.. moi je préfère y aller la nuit ou en fin de journée… Tu n’imagines pas comme la pêche est fructueuse à ce moment là! Par contre les plus jeunes d’entre nous ne s’aventurent pas trop loin… bien qu’on soit  hyper rapide sous l’eau, on redoute un peu les prédateurs… Tu sais il y a de gros requins par ici!!!! Dans quelques années, je pense que j’aurais le droit d’aller pêcher vers l’ile de la Tortuga….  On y retrouve souvent un groupe de bipèdes équipés de grosses bouteilles dans leur dos…. Ils ont beau avoir mis des espèces de nageoires sur leurs pattes arrières, ils restent hypers lents sous l’eau… Je me demande comment ils font pour ne pas avoir peur des requins marteaux qui nagent autour d’eux… Remarque avec la sale odeur qu’ils dégagent, aucun animal marin ne voudrait se risquer à les manger, au risque de s’empoisonner….

Et puis, on doit animer l’île d’Isabela.. Parait il que beaucoup de ces bipèdes viennent exprès pour nous voir… On s’est promis avec les copines de ne pas les décevoir… alors de temps en temps, on joue un peu avec eux dans l’eau… Tu vois, il semblerait que ça leur fasse plaisir….C’est un peu comme si on faisait les clowns quoi!

IMGP0356 IMGP0347

 

 

 

 

 

IMGP0334

 

Il y a une petite place, une sorte de piscine à marée basse, où ils s’attroupent à une bonne dizaine… Se mettent à l’eau et font machinalement le tour de l’endroit.. On se demande bien avec les copines ce qu’ils viennent voir, car à part quelques petits poissons, il n’y a vraiment pas grand chose… C’est pour cette raison, qu’on se relaye entre nous et qu’on nage un peu avec eux… IMGP0339On aime bien savoir les bipèdes satisfaits de leur visite. Mais alors, laisse moi te dire une chose, c’est fou comme ils sont patauds sous l’eau, les bipèdes….Du coup, on aime bien se moquer d’eux…

IMGP0340Ce qu’on adore, c’est leur faire croire qu’ils vont pouvoir nous toucher… Mais c’est impossible. De toute ma vie d’otarie personne n’a encore réussi à poser sa patte sur moi sous l’eau. Sinon, on aime également s’approcher d’eux, puis on s’arrête de bouger, et quand ils s’y attendent le moins on leur souffle au museau… ça ne rate pas, ils sont toujours terriblement surpris. Qu’est ce qu’on rigole!!!! Mais bon du coup, tu comprendras que divertir les bipèdes ça nous épuise aussi!

ça fait deux semaine qu’il y a ce même couple de bipèdes qui revient inlassablement avec leur boîte noire près du ponton. On dirait qu’à chaque fois qu’ils nous voient, c’est la première fois… Ils recommencent inlassablement leur rituel d’approcher très près leur boite et de nous fixer au travers d’elle. La petite femelle, qu’est ce qu’elle est ridicule…. Elle fait des bruits bizarres avec son museau, comme si elle voulait nous parler…. On dirait franchement qu’elle essaye de gratter l’amitié avec nous….Alors avec les copines, pour blaguer un peu, on s’est lancé un pari…. On les a suivi jusqu’à leur habitat marin….Mais on n’ a trouvé aucun moyen de pouvoir entrer chez eux. Alors voilà ce que nous avons parié: Celle d’entre nous qui arriverait à leur laisser une commission dans leur radeau  (à défaut de pouvoir rentrer dans leur habitat marin) gagnerait un poisson de chacune de nous…. Laisse moi te dire, que j’ai tenté ma chance…. IMGP0313Si tu les avais vus… Ils ont aussitôt sorti leur boîte noire, et ne m’ont regardé qu’à travers elle… Ils étaient tellement enthousiastes qu’ils m’ont presque fait peur…. La bipède a encore essayé de parler un langage bizarre. Je me suis tellement vite éclipsée que j’en ai oublié la commission…

IMGP0363Du coup
c’est ma copine Lulu qui a gagné le pari…. Et oui, elle y est allée à son retour de la pêche au petit matin… Personne, ne la regardait quand elle est montée…. Du coup, je te passe les détails de ce qu’elle leur a laissé, mais nous avons dû toutes honorer le pari… IMGP0365Depuis Lulu a pris 2Kg….

Voilà tu connais tous les secrets de la vie des otaries sur notre petite ile Isabela aux Galapagos

Publié dans Galapagos | 4 commentaires

Balade sur les volcans d’Isabela

DSC_0007

Partout aux Galapagos, les excursions doivent être faites accompagnées d’un guide du parque national. Beaucoup de nos amis bateaux, déjà passés sur Isabela, nous ont recommandé la ballade sur les hauteurs du volcan Sierra Negra. Nous partons donc au petit matin, à la découverte de paysages lunaires avec notre  groupe international de 16 personnes.

DSC_0012La brume est dense, on ne voit pas à plus de 600 mètres. Il fait un peu frais sur les hauteurs… Le guide nous assure que la Sierra Negra devrait se dégager vers 11Ham. Peu importe, ça nous fait du bien de marcher…. Se dégourdir les pattes pendant de longues heures, sur quelques kilomètres relèvent du luxe en voilier!.  DSC_0006DSC_0010

 

 

DSC_0005

DSC_0011Petit à petit, la brume se dissipe et les rayons du soleil traversent les nuages. On quitte au fur et à mesure les épaisseurs de tee-shirt.

 

 

DSC_0036La Sierra Negra est un large volcan bouclier situé sur l’île Isabela, dans l’archipel des îles Galápagos. Culminant à 1 124 mètres d’altitude, il est entouré par le volcan Alcedo au nord et le volcan Cerro Azul à l’ouest.

La Sierra Negra est l’un des volcans les plus actifs des îles Galápagos, sa dernière éruption datant du 22 au 30 octobre 2005.

Ce volcan-bouclier est surmonté de la plus grande caldeira des Galapagos : 7 km. sur 10,5, peu profonde.

DSC_0040

DSC_0039

 

 

 

DSC_0030Le « Volcan Chico », ainsi baptisé par la population locale, n’est pourtant qu’une simple fissure du volcan Sierra Negra, située sur la partie extérieure de son flanc nord. Ici se sont produites trois éruptions depuis le début du 20° siècle : 1953-54, 1963 et 1979-80.

 

Laurent a eu une petite nostalgie du pays. ça lui a rappelé le piton de la fournaise à la Réunion.

DSC_0016 DSC_0014 DSC_0017 DSC_0018 DSC_0019 DSC_0020 DSC_0021 DSC_0022 DSC_0023 DSC_0024  DSC_0027 DSC_0025 DSC_0028  DSC_0026
DSC_0034
DSC_0029
 

Une magnifique journée complètement dépaysante par rapport aux paysages côtiers.

 
 
 
 
 
 
 
 
Publié dans Galapagos | Un commentaire

Arrivée aux Galapagos

280px-Galapagos_Island_Names.svg
Les îles Galápagos, aussi appelées archipel de Colón, sont un archipel de l’Équateur situé dans l’Est de l’océan Pacifique, à 965 kilomètres au large des côtes sud-américaines, à la latitude de l’équateur.
Composé d’une quarantaine d’îles d’origine volcanique, il forme une province de l’Équateur depuis 1832 avec Puerto Baquerizo Moreno pour capitale et plus grande ville. Il accueille le parc national des Galápagos et la réserve marine des Galápagos qui constituent un site du patrimoine mondial de l’Unesco.
Les îles Galápagos étaient inhabitées à l’époque où elles furent explorées par les Espagnols en 1535. Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, l’archipel devint un lieu de rendez-vous pour les pirates et les boucaniers. Les navires de guerre anglais et américains, ainsi que les baleiniers accostaient souvent aux îles Galápagos au XIXe siècle.
En 1835, Charles Darwin, naturaliste britannique, y étudia la diversité des espèces présentes. Il publia à partir de ses observations sa fameuse étude sur l’évolution et la sélection naturelle en 1859. Aujourd’hui, à Puerto Ayora, la plus grande ville de l’archipel (située sur l’île Santa Cruz), se trouve un centre de recherche à son nom.
L’île Isabela est la plus grande île de l’archipel des îles Galápagos avec une centaine de kilomètres de longueur. Elle comporte six volcans dont le Wolf qui est le point culminant de l’île et de l’archipel avec ces 1 710 mètres d’altitude.DSC_0023

DSC_0036

 

 

 

 

Enfin nous arrivons après 13 jours de navigation. IMGP0194 IMGP0193La mer est calme et le soleil rayonne.

Notre arrivée est magique malgré un petit soucis technique… Une demie-heure avant de s’engager dans le chenal d’approche d’Isabela, nous nous apercevons que le capteur de hauteur ne fonctionne plus…. Il y a beau avoir du soleil, ce n’est pas rassurant de naviguer à vue… Un rapide diagnostique des câbles de connexion pour s’apercevoir qu’ils ont été endommagés.  Une réparation de fortune devrait faire l’affaire….Mais pas de chance, ça ne fonctionne toujours pas…. Nous nous rapprochons des côtes…Sans guide détaillant l’entrée dans la baie… Heureusement nos amis de Alaia ont déjà mis l’ancre et nous assurent qu’il n’y a aucune difficulté…. Nous mouillerons juste à côté d’eux dans 5m de fond.

IMGP0204

Plus sereins, nous pouvons profiter du spectacle des raies mantas… On dirait qu’elles se sont données rendez-vous exprès pour nous…. On les compte par dizaine…. Elles sont majestueuses.   IMGP0212

 

 

Puis quelle surprise, une otarie se fait dorer au soleil juste à l’entrée du port. Elle lève sa nageoire comme pour nous dire « c’est bien par là les gars! vous êtes enfin arrivés! ».IMGP0214

ça n’a vraiment pas l’air facile la vie d’une otarie!!!

IMGP0384 IMGP0387

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous nous empressons d’aller à terre. Marcher sur la terre ferme après 13 jours… Quel bonheur!!!

Il y a des otaries partout!!! IMGP0252IMGP0260

 

 

 

IMGP0387Nous sommes autorisés à rester une vingtaine de jours sur l’île d’Isabela. Cela représente suffisamment de temps pour découvrir ce bel endroit.

 

 

 

Publié dans Galapagos | Un commentaire

De Panama aux Galapagos

Voilà 12 jours que nous sommes partis….. Certains bateaux copains qui ont déjà fait cette traversée ont eu de meilleurs vents et meilleurs courants que nous et sont arrivés en moins de 10j aux Galapagos…. Malheureusement ce n’est pas notre cas ! Et oui nous sommes partis trop tard dans la saison !!! Nous avons déjà parcouru 1263 miles. La route directe étant de 880 miles, vous imaginez les quelques détours que nous avons faits. Mais, aujourd’hui nous apercevons enfin les côtes de San Cristobal, l’île des Galapagos  la plus à l’Est… Si tout se passe bien nous devrions mettre l’ancre demain ! Oufffff… On commençait à en avoir vraiment marre !!!!

Nous quittons l’île de Contadora le 1er juillet pour descendre plus au Sud-Ouest, à Pedro Gonzalez.

 

 

 

 

Des amis bateau nous ont suggéré ce mouillage avant le grand départ…

 

 

 

 

 

En effet, on peut y refaire un bref approvisionnement en fruits et légumes frais. Nous finissons les derniers préparatifs : Préparation en avance des repas des 2 prochains jours (ce n’est jamais évident de cuisiner quand le bateau gîte un peu trop !), fixation de l’annexe sur les bossoirs, sortie des vestes de quart et des gilets de sauvetage, préparation des sacs d’évacuation d’urgence (au cas où !), etc….

Un régime de bananes, deux grosses papayes, une dizaine de mangues (directement cueillies de l’arbre) et d’avocats, huuum, nous sommes presque prêts !

 

 

 

En fin d’après-midi, nous avons la visite de Rafael, un local, qui nous amène des spécialités culinaires du coin : de l’iguane !!!!! Un peu réticents au départ nous devons faire honneur à notre invité, nous goutons….. Et surprise… Ce n’est pas mauvais…..

 

 

Nous partons sous un beau soleil, un vent modéré. La mer est calme… bref cette traversée s’annonce plutôt bien. Au large une baleine ! C’est la saison où on les croise autour des Perlas.

Nous devons regagner la pointe de Panama, Punta Mala, pour ensuite prendre un cap complètement au Sud vers l’équateur, soit près de 500 miles avant de partir complètement à l’ouest vers les Galapagos. Presque chaque jour, nous relevons consciencieusement les fichiers Grib de vent et courant afin d’établir la meilleure route à suivre. Philippe nous a d’ailleurs passé, juste avant de partir, un logiciel qui permet ce calcul. Pour l’instant, de bonnes conditions climatiques s’annoncent pour nous. Malgré une orientation de vent qui ne soit pas optimum, sa force reste plutôt stable (entre 12 et 22 nœuds) ce qui est rare lors  de cette traversée. En effet, la plupart des bateaux que nous connaissons sont partis (ou partent actuellement) avec une quantité impressionnante de carburant, pour les zones sans vent !

Et puis vient la première frayeur…. Au petit matin du deuxième jour, en démarrant le moteur, en quelques secondes une odeur de cramé…. Oh non… Finies les galères, on ne va tout de même pas rentrer à Panama pour une avarie moteur….Une inspection rapide de celui-ci, met en avant que la pompe à eau n’a pas été alimentée… La courroie tournait sans entrainer la pompe à eau, ce qui a provoqué le bruit et la fumée…. Heureusement nous avons détecté rapidement l’anomalie, donc rien n’a été sérieusement endommagé…. Laurent se jette à l’eau pour vérifier que rien n’a obstrué la prise d’eau, il ressort un bout de plastique à la main…. S’en suit le démontage méticuleux  de la pompe à eau, pour s’apercevoir que le problème vient surtout de l’impeller qui s’est rompu.  Le problème est donc définitivement résolu…. Tant mieux, nous ne repartirons pas à Panama !!!!

Au cours du deuxième jour, la pluie s’installe en milieu de journée et dure presque 24H…. Le point positif est que nous stockons près de 80L d’eau grâce à notre collecteur d’eau de pluie réalisé juste avant le départ sur le modèle de celui de Philippe et Nathalie d’Hibiscus. Le point négatif est que nous sommes obligés de nous abriter à l’intérieur du bateau !!!! Heureusement que ni Laurent ni moi ne sommes sujet au mal de mer, car à l’intérieur les désagréments sont amplifiés !

Puis, au fur et à mesure que les jours se succèdent nous perdons peu à peu le compte…. Quel jour sommes-nous aujourd’hui ?? Depuis quand sommes-nous partis ???? Quelle heure est-il ??? Nous passons dans un état second… Un peu comme une hibernation…. Nous alternons entre extérieur et intérieur, bien que les conditions de la houle se dégradant petit à petit, nous finissions par passer plus de temps à l’intérieur…. Le sentiment ressenti est mitigé : d’un côté nous vivons au ralenti, en alternant les périodes éveillées et les périodes de sommeil, mais d’un autre côté les journées et les nuits passent à grande vitesse! A peine le déjeuner digéré, que le soleil se couche et fait place à la nuit ! Pendant les premiers jours, nous ne négligeons pas  les quarts, car nous nous trouvons encore sur une route de cargo… Heureusement notre radio AIS ainsi que le « MerVeille » sont d’une précieuse aide dans notre vigilance. Rapidement nous nous écartons de cette route, nous diminuons ainsi la fréquence des « tours d’horizon »… Les nuits sont noires, plus aucune lumière même très loin….. D’ailleurs pendant les nuits, la traversée prend une tout autre forme… Les bruits s’intensifient, tout le gréement claque, la carène du bateau vibre au contact violent des vagues qui s’écrasent sur nous ! Le vent souffle entre 12 et 22 nœuds suivant les nuits, le bruit s’engouffre dans les voiles et devient assourdissant…. D’un coup, un grand « bang » d’une de ces violentes vagues… Nous sommes malmenés car nous sommes au près : la pire des allures en bateau…. Enfin, je veux dire pour une durée aussi longue… Une après-midi au près, ce serait comme une après-midi dans les montagnes russes…. Jusque-là c’est plutôt sympa… La sensation est la même quand le bateau monte brusquement sur une vague et la descend à toute allure… on a l’impression que son cœur défie les lois de la gravité ! Ceci étant au bout de 2 jours, ce n’est plus aussi folichon surtout quand on essaye de manger….. De plus le bateau est à la gîte, ce qui signifie que le bateau est fortement incliné à bâbord ou à tribord… Et imaginez-vous la scène : nous enchainons des figures acrobatiques pour essayer de maintenir notre équilibre…. Puis d’un coup, quand on s’y attend le moins, une vague s’écrase sur la carène, nous projetant ainsi brusquement sur une paroi, sur la table, bref sur ce qu’il y a pour nous retenir… Un bleu par-ci, un bleu par-là, rien de très sérieux…. En quelques jours, Laurent et moi devenons des experts en cascades en tout genre !!! Vivement qu’on en finisse avec le près….. Malheureusement la chance n’est pas au rendez-vous, quelques miles après l’île colombienne Malpelo, le vent n’a plus la direction voulue : il passe Sud – Sud-Ouest –Pile poil la direction dans laquelle nous devons aller. Nous n’avons parcouru que 370miles (soit un 1/3 du trajet direct) quand notre calvaire commence vraiment…. Impossible de reprendre un cap au sud, il nous faut donc intercaler des phases cap à l’Ouest, puis cap Sud-Est…. Bref, à la fin de ces journées, nous ne réussissons à parcourir qu’une petite soixantaine de miles (en ligne directe) au lieu des 100 souhaités ! Pendant cinq longues journées, nous enchainons ces zigzags exténuants ! Le moral en prend aussitôt un coup, nous savons maintenant que nous mettrons bien plus de temps pour attendre notre destination….

Heureusement, nous avons fait quelques belles rencontres.

Un banc de dauphins approche le bateau au coucher du soleil. Ils nous escortent pendant une bonne demi-heure en enchainant toutes sortes  de figures… On dirait qu’ils nous regardent, nous observent…. Ils nagent tantôt sur le dos tantôt sur le ventre…. Un petit groupe de 3/ 4 se relaie devant l’étrave…. On siffle, tape des mains, pousse de grands cris admiratifs lorsqu’un ou deux de la bande essaient de nous asperger en donnant des coups de queue. Nous sommes comme deux gamins fascinés par ces mammifères.

Un autre jour, toujours en fin d’après-midi,  un autre groupe de dauphins s’approchent du bateau. Cette fois-ci ils sont plus petits, et ne s’arrêtent pas pour nous amuser… Ils filent à toute allure du côté tribord au côté bâbord, se croisent, comme s’ils établissaient une tactique de chasse….. Nous sommes cernés de tous les côtés… Bizarrement ils sautent hors de l’eau, mais sans aucun intérêt pour nous. Nous nous sommes à nouveau poster sur l’étrave, mais aucun ne semble nous prêter attention. Le spectacle n’en est pas moins intéressant : c’est la première fois que nous voyons de tels chasseurs marins !

Sans oublier, ces trois ailerons noirs que nous avons aperçus ! Nous pensons avoir vu au loin des orques !!! Quel spectacle !!!! Il y a également cet énorme thon que Laurent a capturé hier et qui nous a déjà régalé de bons sashimis.

 

 

 

 

Puis il y a les kamikazes…. Oui oui vous avez bien lu…. Les kamikazes, ces poulpes et poissons volants qui viennent se suicider sur le pont du bateau… Au petit matin, il n’est pas rare de trouver au moins un poisson volant et un poulpe…. D’ailleurs nous avons même eu « super pulpo », un poulpe qui a réussi à s’écraser contre la GV. Si nous avions une épuisette à bord, nous pourrions envisager pendant les quarts de nuit de les attraper au vol !!!

Heureusement qu’il y a un peu de faune autour de nous, car question paysage, on ne peut pas dire que cela varie énormément !!!! Chaque fois qu’on met les têtes dehors, nous constatons une étendue de mer à perte l’horizon. L’immensité…La houle change de temps en temps… Quelques fois elle déroule selon de longues périodes…. Même si elle monte à 2/ 3 mètres de haut, on la ressent à peine. Par contre, lorsque la période est plus saccadée, nous sommes malmenés…  Nous réalisons ainsi comme nous sommes si petits par rapport à la nature…. Et si impuissants quant aux forces de celle-ci…. Nous découvrons la patience et apprenons à vivre avec elle…Quelques fois (heureusement jamais en même temps) nous perdons le moral…..Mais cela reste une expérience intéressante !

Nous avons passé l’équateur le dimanche 14 juillet à 7H19 am. Comme la tradition le veut, nous nous sommes déguisés pour l’occasion !!!!

 

 

 

 

 

Par contre nous avons le regret de vous annoncer le décès de notre éolienne…. Hier soir, celle-ci est tombée de « son piédestal » pour couler dans plus de 3000 mètre d’eau… Adieu très chère éolienne… Dans notre malheur, nous confirmons avoir fait une très bonne affaire en achetant nos nouveaux panneaux solaires qui devraient (espérons-le) continuer à nous garantir une autonomie en énergie….  Et si tout était écrit ???? Ceci étant, nous nous serions bien passé des dommages collatéraux…. Dans sa chute vers les abîmes de l’océan, une des pales de l’éolienne a perforé un des boudins du dinghy…. Quelle poisse !!!! Surtout que réparer en navigant, ce n’est pas évident !

Terre en vue, voici les Galapagos ! Il fait froid, l’eau a perdu plus de 5 degrés, mais vous ne pouvez pas imaginer le bonheur que nous ressentons d’arriver !

Publié dans traversée | 3 commentaires