Une journée peu ordinaire à Necker Island

Les îles vierges…… L’endroit rêvé pour le kite. Depuis le début du trip, on n’a pas arrêté de monter la qualité des spots. Tout d’abord les Grenadines, puis Antigua Barbuda, où nous nous sommes régalés. Que va t on découvrir ici????

Aussitôt arrivés à Virgin Gorda, les formalités réalisées (il ne faut surtout pas rigoler avec le sujet au BVI (British Virgin Island)), nous faisons cap sur Necker Island. En effet, nous avons deux principaux spots ici: Necker Island ainsi que Anegada (Laurent en rêvait avant même que nous partions, il y aurait une magnifique vague!)

Necker Island n’est autre que l’île privée de Richard Branson, le fondateur des magasins Virgin et de la compagnie aérienne Virgin (entre autre). Il fait partie des riches fortunes d’Angleterre et est plutôt connu de la presse « People ».  Mais c’est aussi un passionné de kite surf qui a certainement choisi cette île pour avoir le meilleur spot des BVI.

Dès notre arrivée, nous chargeons la dinghy direction la plage de l’île; nous avons vu 2 personnes décoller. L’autre option est un petit îlot de sable blanc, lui faisant face, sur lequel sont posés 2 cocotiers synthétiques! Nous essayons de trouver des gens pour demander l’autorisation de décoller nos ailes, mais nous ne trouvons malheureusement personne. Que cela ne tienne, on n’a pas de temps à perdre! Le vent souffle Est et il est plutôt fort (17-18 noeuds). Il faut savoir que les alizés touchent à leur fin car nous rentrons dans la saison estivale (les alizés sont un vent constant, bien établi, orienté plutôt Est d’une force supérieur à 15 noeuds). Ceci signifie que lorsqu’il y a du vent, il faut en profiter car on ne sait jamais si on en aura le lendemain contrairement à la saison hivernale! Le site est magnifique et offre toutes les possibilités. Laurent s’en donne à cœur joie dans les vagues qui déferlent sur les coraux qui entourent l’île. L’espace de navigation est énorme, on peut même tirer des bords et aller de l’autre côté mettre pied à terre sur l’île de Virgin Gorda.

En pleine session, nous apercevons au loin, un gros zodiac dans lequel il semblerait y avoir Richard Branson qui nous a même salué de loin! (Il faudrait quand même avoir le cul bordé de nouilles pour se trouver au même moment que lui sur son île, vous ne croyez pas?) A la fin de notre session, nous le croisons de plus près, il part comme à son habitude faire le tour de l’île en kite. Nous échangeons de rapides commentaires sur la qualité de la session d’aujourd’hui avec les personnes qui l’accompagnent. Entre temps, nous avons également demandé si nous avions le droit de décoller de son île. On nous a très poliment répondu que « better not because it is a private Island, better to go to the sandy island ». Pas de soucis, nous comprenons et respectons, à partir de demain nous adopterons le petit banc de sable comme notre aire de décollage!

Les jours se succèdent, tous aussi bien les uns que les autres. On kiffe, on a du mal à se dire qu’il faudrait quand même penser à partir. Dimanche, sur la plage d’en face, plusieurs personnes s’affairent. On dirait qu’aujourd’hui plus de gens vont faire du kite, on suppose donc que les personnes que nous avons croisées, plutôt en fin d’après midi, font parti du staff de l’île et que, par conséquent, le dimanche ils ont leur day-off. C’est l’occasion, d’aller demander plus d’informations sur les autres spots des BVI. Nous connaissons l’existence de Anegada, mais peut être existe t il un autre spot moins connu tout aussi bien! Laurent part donc en kite mettre pied à terre de l’autre côté. Moi je continue à m’exercer aux sauts, j’ai décidé qu’aujourd’hui je ferai mon premier vrai saut! Il revient alors avec la banane…… Devinez quoi? Non seulement il a pleins d’informations sur les spots, mais il a rencontré Richard Branson (il lui a même serré la main!). De plus, s’apprêtant à faire son tour de l’île, il nous a convié à le suivre….. Bien sûr, qu’on y est allé! Pour Laurent aucun soucis, c’est un chef en kite! Mais pour moi, c’est la toute première fois que je m’y aventure. C’est avec succès que nous suivons Richard Branson et son staff. De retour, Laurent me dit: « Tu veux une bonne nouvelle? Nous sommes invités à déjeuner avec eux!!! »…… Ouaaaaaaaaaaaaaa, on va pénétrer sur cette île paradisiaque et déjeuner avec Sir Richard!

Le repas est très conviviale, on se retrouve presque assis à côté de lui. Il nous suggérera d’écrire un bouquin sur notre histoire car nous avouons avoir acheté le bateau très peu de temps après s’être connus. On discute aussi avec son staff. Lequel nous apprendra que l’île est louée presque tout le temps à des « guest », qu’une simple nuit  n’est pas à notre portée, que pleins de « famous people » ont déjà séjourné ici….. Nous avons vite l’impression d’être passés dans un autre monde! Parmi le staff, un français, Marco qui est arrivé il y a 5 ans, et ne compte pas repartir. Il est en charge des activités nautiques. Il  nous avouera avoir trouvé tout ce qu’il recherchait ici: un boulot de rêve dans un lieux paradisiaque…..

En l’espace d’un instant, on se voit même proposer nos services avec Laurent. ça serait marrant de travailler sur l’île de Richard Branson pour une année non???

Cette journée, plutôt peu ordinaire, s’achève sur une très bonne note : j’ai fait mon premier vrai saut et Laurent passe un back loop one foot!!!!!!

Nous retournons sur notre petit bateau et rêvons de cette belle rencontre! Très sympathique et accessible Sir Richard!

 

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Les îles vierges – Première partie Kite

Les iles vierges…Cet archipel fit le ravissement de Christophe Colomb en 1493 et son admiration lui inspira un seul nom de baptême, pour l’ensemble des iles,  » les onze mille vierges » se souvenant ainsi des 11 000 compagnes de saint Ursule assassinées au Ve siècle par les Huns.

Ces petites iles n’étaient peuplées que de quelques tribus amérindiennes et, malgré leur beauté, elles furent dédaignées par les espagnols. Ceux ci étaient plus intéressés par la conquête des territoires riches en or du continent sud américains. ils ignoraient que ce choix serait finalement néfaste a leurs propres intérêts… Leur « flotas », lourdement chargées de biens provenant du nouveau monde, devaient pour rejoindre les vents portant vers Europe frôler l archipel des vierges. Par voie de conséquence, celui ci devint un repaire de choix pour les flibustiers, en majorité anglais,auxquels se mêlaient des hollandais et des boucaniers français. Tapis dans le dédale des iles, ils bondissaient sur les flottes espagnoles, alourdies d’or, puis leur coup fait, se dissimulaient à nouveau, en attendant la prochaine aubaine.

Cette activité moralement discutable était par contre très lucrative et les anglais installés depuis 1620 ne quittèrent plus la partie Est des iles vierges ( Tortola, Virgin Gorda et Anegada – les BVI British Virgin Island). Les trois autres iles, à l Ouest et au Sud-Ouest ( St-Croix, St-Jonh et St-Thomas) passèrent successivement sous l’autorité des hollandais, anglais, danois, français au hasard des guerres et des traités. Ce n’est qu’au début du XIXe s que les iles revinrent définitivement aux danois qui les cédèrent aux États-Unis en 1917 où elles devinrent les US Virgin Islands.

Sur l’ensemble des iles, on retrouve une grande influence américaine: la fréquentation touristique en majorité américaine, le type et la gestion des complexes hôteliers et des infrastructures nautiques, et surtout l’omniprésence du $US.

Nos amis du bateau Beltzha, Laurent, Gwendoline et Lilou, nous ont avoué à Saint Martin que l’endroit est vraiment paradisiaque, de quoi y rester des mois. Pour nous les iles vierges, c’est avant tout un super spot de kite, c’est pourquoi aussi tôt arrivés, nous nous dirigeons directement vers Necker Island. Nous avons de la chance, car il y a du vent pendant une petite semaine. Sans hésiter, nous élisons domicile en face des cotes de l’ile de Richard Brandson (cf le post- Une journée peu ordinaire à Necker ISland). Comme à notre habitude lorsqu’il y a du vent, on ne pense qu’au kite. On se lève, on prend un copieux déjeuner, et nous sautons dans la dinghie. Quelques heures intenses de kite, un bon déjeuner et nous repartons de plus belle! Nous n’avons aucun voisin, quelques rares catas viennent mouiller à la journée, espérant peut être croiser Sir Richard ou autre people. Ce n’est qu’avant de partir que nous nous décidons enfin à mettre la tête sous l’eau. Le corail y est plutôt bien protégé, et semble moins mort que ce que nous avons pu constater dans les autres îles. Nous trouvons, un requin dormeur qui a élu domicile sous un joli corail . C’est moins impressionnant maintenant que nous sommes convaincus qu’ils sont inoffensifs! Même, si la bestiole reste de bonne taille.

Nous avons hâte de passer plus de temps en snorkeling, mais le vent pouvant se faire rare, nous continuons notre route sur Anegada, pour faire du kite

Anegada, l’ile la plus au Nord des BVI, est plate, insérée dans une immense barrière de corail qui représente tout son intérêt. Cet univers aquatique a déterminé depuis longtemps l’activité de pêche des habitants de l’ile. Leurs ancêtres passent pour avoir été des pirates puis de redoutables détrousseurs d’épaves. Celles-ci jalonnent ce gigantesque banc corallien se poursuivant loin vers le Sud et formant à fleur d’eau un véritable piège pour les bateaux croisant le large.

Pour nous, ce sera à nouveau du kite: il y a encore 2 à 3 jours de vent. A Necker, on nous a parlé de deux downwind. Pour ceux qui ne connaissent pas le mot, cela signifie qu’on part d’un point A et qu’on descend avec le vent à un point B. Le premier jour, nous mouillons presque seuls vers le sud de l’ile. On décide alors de se faire un aller retour jusqu’à la point sud-ouest. Laurent rêve de la fameuse vague qui apparaît dans le film de F-One (la marque de kite). La descente est plutôt facile, on n’a qu’à se laisser porter par le vent. Sauf qu’au retour il faut tirer d’interminables bords. J’ai beau me répéter que c’est formateur, au bout d’une heure ça devient quand même un peu fatiguant (on a déjà un bon 3/4 d’heure dans les jambes!). Sur la barrière, on aperçoit une épave.

Comme le mouillage est un peu rouleur, et que nous devons trouver un taxi pour le downwind de demain, nous n’avons pas d’autre choix que de mouiller au milieu d’un troupeau d’Américains! Parait il qu’en pleine saison ce bel espace est bien plus rempli.

Le lendemain, nous partons vers la pointe sud-Est. Le taxi nous dépose au fin fond de l’ile, nous rentrerons jusqu’au bateau en kite. L’aire de décollage, n’est pas géniale. Le vent est rafaleux, et pour tout vous dire une odeur de poisson séché par le soleil émane de là où nous devons pénétrer. On a l’habitude de procéder de la manière suivante: Je décolle Laurent qui, tout en contrôlant au mieux son aile, gère mon décollage (il est fort ce Lolo!). Le problème c’est qu’avec ces rafales, il vient de faire un bond et de s’exploser le pied sur une pierre assez aiguisée! ça commence bien…. Le taxi nous a déjà abandonné à notre triste sort, nous n’avons pas d’autre choix que de nous lancer pour ce downwind (Mon vrai premier!). Bénissons la corne que nous avons amassée depuis ces quelques mois, la blessure de Laurent est donc superficielle, mais pique, tout de même, dans l’eau de mer. Nous nous faufilons au milieu de la Mangrove. Attention, à ne pas faire tomber l’aile! Et là, une étendue d’eau turquoise, telle un lagon, s’ouvre devant nos yeux. C’est magnifique. il doit y avoir à peine un mètre de profondeur, on voit parfaitement les fonds… C’est parti!!! On descend tranquillement. Le vent est maintenant plus stable que sur l’aire de décollage, ce qui permet de pouvoir faire quelques petits sauts de crapaud (au début, on fait ce qu’on peut!). D’un coup, devant nous, une magnifique raie bondit à près d’un mètre au dessus de l’eau, et s’enfonce à nouveau majestueusement dans le lagon. Heureusement que Laurent derrière moi, n’a rien perdu du spectacle, sinon j’aurais pensé avoir rêvé. Quelques fois, on aperçoit au fond de l’eau, un barracuda d’une belle taille! Ne pas tomber… Faites que je ne tombe pas!!! Bien qu’inoffensives, ces bestioles me donnent la chair de poule! On savoure ce moment, qui passe trop vite à notre goût, voilà que nous apercevons déjà les bateaux mouillés devant le village. C’est décidé, il faut vraiment remettre ça à demain.

En début de soirée, nous sommes invités par nos voisins: un énorme cata de location sur lequel nous rencontrons un groupe de jeunes américains et canadiens! Nous avons attiré l’attention d’un des couples qui aimerait s’acheter un bateau et partir pour une année sabbatique. Nous faisons donc l’objet de nombreuses questions pratiques. Quand à nos trois canadiens, on se croirait dans un épisode des têtes à claque! D’ailleurs, lorsqu’ils nous demandent si nous connaissons le Canada, Laurent ne cache pas qu’il est fan des têtes à claque! On passe une très bonne soirée. La bande est experte en pêche. Chaque jour, ils ont réussi à avoir de gros poissons. Ils ont bien raison de se moquer de nous lorsque nous avouons avoir péché un unique barracuda en 5 mois, celui-ci relâché à cause de la ciguatera! Conscients de notre désespoir, ils nous passent donc quelques « trucs de pécheur », en espérant que nous serons plus chanceux. Après avoir décrit les 3 leurres que nous utilisons à bord, voici qu’ils sortent un tube sur lequel se chevauchent une bonne vingtaine de leurres…. Apparemment, le choix de celui est déterminant. Il faut donc avoir toutes les tailles, toutes les couleurs, et les inter changer régulièrement pour augmenter ses chances…. Serait ce la clef du succès???? De plus, pour pêcher de gros poissons tels qu’une dorade, un thon, etc… il faut longer une faille, c’est à dire, un endroit où les fonds descendent d’un coup! Les gros y sont à l’affut des petits. Quelle soirée enrichissante, il ne reste plus qu’à mettre à profit!

Bien que l’envie de tester tous ces petits secrets du métier soit grande, nous repartons pour un downwind. Cette fois-ci, le taxi nous dépose du côté nord à peu près au milieu de l’ile, et revient nous chercher dans 4 heures, sur une plage plus au Nord-Ouest. L’aire de décollage est, aujourd’hui, bien plus sympathique: pas de mauvaises odeurs de poisson pourri, ni de mangroves, ni de zones raffaleuses. La mise à l’eau est facile. Le paysage diffère un peu d’hier: bien que protégé par la barrière de corail, le lagon n’est pas aussi bleu turquoise qu’hier. Au fond, il y a bien des vagues, mais nous sommes loin de celle qui est filmée sur le clip F-One. Laurent est un peu déçu. Cependant la beauté des lieux, nous rend joyeux. Quelle chance nous avons d’être ici.

Pour avoir une idée, cliquez sur le lien ci-dessous pour un petit film.

Le seul hic dans l’histoire, c’est que le vent est en train de tomber. Laurent a pris le surf (il espérait vraiment surfer une énorme et magnifique vague), il est donc bien porté malgré le vent en baisse. Quelques kite loops pour avancer; il ne ressent pas tellement les molles. Pour moi, c’est la galère! Je ne sais pas encore faire les kite loops. Ce serait le bon jour pour apprendre mais si l’aile tombe dans l’eau, ce sera très difficile de la refaire décoller. Je peine donc… Je dois faire travailler l’aile sans arrêt de gauche à droite, pour lui donner de la vitesse… J’avance à petite vitesse, mais j’avance…. Aujourd’hui pas de saut, je suis trop concentrée à éviter de faire tomber l’aile. A force de tirer, plus d’un côté que de l’autre, j’ai mes abdos du côté gauche qui me font un mal de chien…. Les deux blessés que nous sommes n’auront pas d’autre choix que de s’arrêter quelques jours, pour reposer leur corps. ça tombe bien, s’en est fini pour le vent et après tout, nous avons une bonne dizaine de jours de kite dans les jambes!

Nous allons nous mettre au snorkeling!

 

 

 

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Des nouvelles en passant

Bonjour à tous nos lecteurs!!!On va être redondant, mais n’ayant pas pris l’option connexion à gogo sur le bateau, on reste en retard sur notre blog…..(vous l’avez remarqué)

Bon il faut avouer, c’est vrai, que nous avons manqué d’assiduité depuis Trinidad, les Grénadines, et que le retard s’est tellement accumulé que nous essayons de le rattraper au coup par coup…. Nous avons quelques posts en attente que nous espérons vous mettre en ligne d’ici la fin de la semaine… « Yes we can! »

D’ailleurs pour ceux qui sont toujours intéressés à nous lire, nous vous conseillons très fortement de vous inscrire à la newsletter (en haut à droite sur la page d’accueil du blog). En effet, dès que nous mettons un post en ligne vous êtes automatiquement informés. Il faut dire que nous avons mis la dernière fois 10 posts d’un coup, concernant nos mésaventures travaux à Trinidad. Mais étant datés de février nous pensons qu’ils sont passés à la trappe…. C’est dommage car ils sont assez marrants pour certains!

Actuellement nous sommes aux îles vierges! rien que le nom laisse rêver… Christophe Colomb les avaient nommées ainsi tellement il avait été subjugué par la beauté des lieux. C’est d’ailleurs le cas pour nous aussi…. Il y a eu beaucoup de vent la semaine dernière, on a fait 10 jours de kite, ce qui n’a pas facilité notre mise à jour sur le blog!!!!! Mais ne vous inquiétez pas ça va venir!

Nous en profitons également pour vous dire que ça nous fait un plaisir énorme que vous postiez des commentaires… D’ailleurs dès que nous avons une connexion c’est la première chose que nous regardons: « qui a bien commenté les derniers posts en ligne ». On aimerait répondre à chacun d’eux mais comme vous l’avez compris on galère vraiment avec internet… Donc sachez qu’on adore que vous vous intéressiez à nous, et que c’est ce qui nous motive à vous en écrire plus…. alors ne nous abandonnez pas, même si c’est décevant qu’on ne vous réponde pas sur le blog.

La rédaction Co&Lo

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Et après?

Au départ, réaliser notre trip en bateau pendant six mois comportait plusieurs objectifs :

Le premier et le plus important était de tester notre relation : un CDD de 6mois, 24/24H dans moins de 20m²(si on fait abstraction de notre jardin: une mer à perte de vue).  Une forme de relation accélérée à l’issue de laquelle le test serait ou non concluant!. Pour l’instant, on peut dire qu’on ne se débrouille pas si mal. Laurent ne m’a pas jeté par dessus le bord, et moi je ne lui ai pas planté d’ancre entre les deux omoplates! Bref notre relation intensive et accélérée se passe très bien. Si bien que nous avons décidé de prolonger de 6 mois supplémentaires!

Le deuxième était de pouvoir découvrir en bateau toutes les petites îles des Antilles . Une expérience initiale de matelot très limitée pour moi, et une prise en main du poste de Capitaine très récente pour Laurent, nous avaient motivé pour ne faire que des sauts de puce, d’îles en îles. Nous joignions ainsi l’utilité du moyen de transport à l’agréable du sport de voile sans le pousser à l’extrême. Finalement, on a quand même fait quelques bonnes grandes naves, et malgré quelques anecdotiques mésaventures, on ne s’est pas trop mal débrouillé jusqu’à présent. De quoi nous motiver pour prolonger le périple en agrandissant la zone de navigation ainsi que la durée des naves.

Le troisième et pas le moindre était de kiter dans le plus d’endroits paradisiaques possibles ! Au programme, nous nous étions essentiellement concentrés sur 3 lieux de grandes renommées. Des endroits qui liaient à la fois la beauté du paysage, mais aussi la qualité du spot (vent, vagues, lagons, etc…).

Depuis que nous avons pris la décision de continuer et que Laurent a annoncé sa démission à Bernard, nous sommes libres comme l’air. Qui pourrait croire qu’être libre soit aussi déstabilisant. Depuis notre plus jeune âge, on nous apprend toujours à avoir des buts dans la vie, des objectifs à suivre. Aller à l’école pour apprendre et aller à l’université, aller à l’université pour avoir un job intéressant, trouver un job pour gagner sa vie, gagner sa vie pour avoir une famille et élever ses enfants, etc…

Nous avons réalisé nos objectifs fixés pour les 6 mois: nous avons testé notre relation, découvert les antilles en profitant du bateau, et fait du kite dans les endroits paradisiaques que nous avions repérés. Nous avons reçu nos familles et partagé notre quotidien avec elles. Et après????? Quels sont les objectifs à suivre?????

Il n’y en a pas! Nous ne connaissons même pas le programme, car nous avons plusieurs options que nous ressassons chaque jour pour se convaincre de la meilleure à choisir.

Nous pouvons continuer vers Cuba et la Jamaique, pour revenir ensuite sur nos pas, ou bien descendre vers le panama en faisant la boucle de la caraibe. Cependant il existe un problème: les cyclones!!!!. Bien que notre bateau soit bien assuré, il n’est pas recommandé de trainer dans le nord pendant la saison des cyclones à savoir juillet-octobre.

Nous pouvons à nouveau descendre dans le sud jusqu’au Velezuela pour passer la saison cyclonique et remonter en prenant notre temps, vers la Guadeloupe. Malheureusement, nous avons entendu tellement d’histoires sur la piraterie au Venezuela que nous sommes assez refroidis par l’idée d’y passer 3 mois. De plus, le « déjà vu » auquel nous serions confrontés en remontant tranquillement vers la Guadeloupe pourrait nous lasser plus rapidement.

Nous pouvons passer par le Venezuela rapidement, en fait surtout s’arrêter dans l’archipel de « Los Roques », la Mecque pour kite, en évitant la zone théorique  de piraterie. On continuerait ensuite par la Colombie, puis « Los San blas » au panama qui parait-il est magnifique! Au Panama, nous aurions le choix de traverser le canal pour se retrouver dans l’océan pacifique et vendre le bateau en Nouvelle Calédonie, ou remonter l’Amérique centrale pour faire la grande boucle. Ces deux options présentent cependant quelques inconvénients: du côté océan pacifique, ce sont de longues, très longues naves depuis Panama jusqu’aux premières îles. Nous avons certes aujourd’hui le niveau, mais en a t on envie et le temps???? Pourquoi pas un projet pour plus tard, il faut bien se garder quelques rêves sous le coude.

L’option de faire la grande boucle des Caraïbes, nous attire plus: après les « san blas », nous remonterions directement sur la Jamaïque (5 jours de nave). De là, nous traverserions ensuite Haïti et la République Dominicaine pour arriver sur Porto Rico et revenir par les îles vierges, Antigua puis la Guadeloupe. Le problème c’est que le vent dans la caraïbe est presque toujours Est, Sud-Est, or toutes ces dernières îles se trouvent à chaque fois à l’est, Sud-Est de la précédente. Ceci implique donc de longs jours à tirer des bords pour essayer de garder le cap. Autrement dit faire au moins le double de la distance prévue, ou alors beaucoup, beaucoup de moteur. A la fin du trip, le risque serait d’avoir envie de bruler le bateau après ces éprouvantes et interminables naves, ou de bousiller  le moteur à force de trop l’utiliser.

Bref le choix est relativement compliqué et nous sommes dans le flou. Mais aussi bizarre que cela puisse paraitre, le fait de ne pas avoir de compromis, est d’autant plus stressant! Alors voilà, on remet tous les jours à plus tard, le choix définitif de la suite! D’ailleurs, fera t on vraiment un choix définitif avant de commencer la deuxième partie du trip???

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Mais qu’on t il fait pour leur 1 an de crochetage? Un tour au Paradis

Pour ceux qui ne connaissent pas toute l’histoire….

Il y a un an, jour pour jour nous étions en Australie. Je participais au congrès ASSCT à Mackay  du 4 au 6 mai tandis que Laurent participait à l’ISSCT à Surfer Paradise (comment résister à un nom pareil!) du 9 au 12. Le week-end qui chevauchait les 2 congrès, nous avions prévu un week -end kite autour de Brisbane. A vrai dire, il n’existait aucun plan bien engagé puisque jusqu’au dernier moment Laurent ne venait pas (Merci Bernard de l’avoir poussé à la dernière minute…. ). Pour moi c’était la toute première fois en Australie, je ne pouvais pas passer à côté d’une petite visite touristique avant le départ… Laurent ou pas, mon billet retour était pris pour le 11 mai. Après la Fenasucro au Brésil, je m’étais dit qu’un Laurent, c’était quand même une sacrée bonne compagnie, plutôt marrant comme garçon… En plus un kiter, c’était donc l’occasion de passer un bon moment sport en Australie…. Pour ma part en tout bien tout honneur, ce qui n’était pas le cas de mon ami Lolo qui l’avouera bien plus tard….

Les circonstances, Cupidon (ou Eros) ou peut être nos bonnes étoiles, ont fait que les hôtels étant pleins ce week end là, nous avons du partager une chambre…..

La suite, sans détails, nous amène à notre premier anniversaire de  « crochetage » le 7 mai 2012. Nous venons de laisser Marie Françoise ainsi qu’Éveline à l’aéroport. Malheureusement le planning est chargé, nous avons loué une voiture, et il est l’heure de l’avitaillement du bateau…… Bref, une soirée loin du glamour!

Le lendemain, nous faisons un tour sur le Pic du Paradis, dont l’accès permet de découvrir une vue panoramique sur l’ensemble de l’île, jusqu’au rivage d’Anguilla à l’Ouest et Saint Barthelemy à l’Est.

 

 

 

 

Enchantés par cet endroit, nous venons de trouver ce que nous allons faire pour nos un an! Une descente en accro branche du Pic du Paradis!

On arrive presque en retard (« Pas étonnant! » pourraient dire certaines mauvaises langues …) et on se retrouve dans les derniers, d’un énorme  groupe de plus d’une vingtaine de personnes pour la plupart américaines! Dès le début, la couleur est annoncée: une tyrolienne… En fait, à notre grande joie, la descente « extreme treck » est un enchainement de tyroliennes…. C’est parti pour 2 heures de bonnes sensations!

 

Notre challenge (les autres sont un peu coincés du cul faut dire) est de réaliser le plus de figures artistiques lors du parcours….. La compétition est serrée entre Laurent et moi et nous amusons fortement le guide.

 

 

 

 

 

 

Cochon pendu pour certaine, super Man sur le dos pour certain

 

 

 

 

 

 

Tête en bas tout le long de la descente pour une, la rage de gagner pour un.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une vue imprenable sur la baie.

 

Bref une journée différente, amusante, originale, dont on a profité pleinement tous les deux!

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La semaine des « Grand-mères »

Nous voilà à l’aéroport de Sin Marteen, où nous laissons les Miranda’s Girls pour récupérer la maman de Laurent (Marie-françoise) et sa marraine (Evelyne), alias les « Grands mères ».

« Grand-mères »? Vous avez dit??? Eh bien elles n’ont que la fonction du nom, car en terme d’énergie, on n’est loin d’avoir eu à bord des « grands mères »….

Voici leurs aventures:

De Évelyne:

Navigation

Avant de prendre l’avion pour Saint Marteen, j’avoue que j’étais un peu inquiète. Le journal de bord de Laurent et Coraline racontait leurs péripéties d’amarrage, leurs difficultés à entrer dans un port, leurs pannes diverses, et je réalisais que ni Marie-Françoise ni moi ne serions capables de les aider.

Mes 35 étés passés à me promener en Bretagne sur un california ne m’ont pas appris grand chose. Les enfants se disputaient l’honneur d’exécuter les manœuvres commandées par le capitaine Caddy, je me contentais de les regarder. Or, c’est en pratiquant que l’on apprend.

Notre petite conversation à l’arrivée me rassure vite. Ils sont sur leur bateau depuis 3 mois, ils ont acquis de l’expérience, Laurent a fait des régates avec un first à la Réunion et maintenant il se sent bien sur le Black Pearl. Il en connait toutes ses possibilités et ses limites. Me voici en confiance. Marie Françoise n’ayant jamais fait de bateau, elle n’imagine même pas qu’il puisse y avoir des soucis. Donc, tout va bien.

Première Nav’ :

Départ de Saint- Marteen pour l’anse du Colombiers sur l’île de Saint- Barthélémy pour notre 1ere   » nav  » . L’équipe Laurent Coraline semble très au point .A chacun son poste et son travail . Le bateau gîte et avance bien, le vent nous caresse le visage, la mer est turquoise, nous sommes en vacances. Et si c’était ça le bonheur !

Puis le vent tourne, nous avançons nez au vent … la nuit tombe. En pleine mer, c’est subjuguant. Nous longeons la Roche bœuf que l’on devine à peine avec l’impression qu’on n’arrivera jamais à la dépasser. On a affalé les voiles et mis le moteur mais ça ne change rien à cette sensation maintenant de faire du sur-place. Je finis même par me demander s’il n’y aurait pas des algues coincées dans l’hélice. Non, dit Laurent, on a un vent et probablement des courants contraires. La mer et son immensité sont une école de patience. Outre l’habitacle et ses couchettes, son bateau est équipé d’un matériel de navigation bien plus sophistiqué que le nôtre. A tout moment on peut connaître la profondeur de l’eau, un GPS montre le cap à tenir et signale les îlots alentours, ce qui permet d’avancer dans le noir en évitant les écueils et sans se soucier de consulter des cartes. Il donne aussi la vitesse à laquelle nous avançons. Pas rapide, mais on avance.

Il fait nuit noire quand nous approchons du Colombier. Il y a là plusieurs bateaux et il faut trouver et attraper une bouée invisible. On scrute l’obscurité. Le capitaine d’un catamaran finit par éclairer la mer. Solidarité de marin. Laurent barre, Coraline attrape la bouée. Tout se passe dans l’ordre, dans le calme  Des maîtres de la navigation ! Félicitations à tous les deux, je suis épatée.

Un peu plus tard, dans la même nuit bien noire, un autre bateau arrive. Il tourne, il rate un premier amarrage puis un second, les équipiers s’énervent et crient. Des amateurs à côté de notre équipe.

Je suis prête à aller au bout du monde avec eux.

Deuxième Nav :

Après une matinée d’initiation au snorkelling dans cette petite anse intime, presque sauvage, nous projetons de rejoindre la baie de Saint Jean où nous attend une grande plage de sable fin aux eaux d’émeraude, plus classique des Caraïbes.

Le climat en décide autrement.

Un vent de force 3 nous fait tirer des bords agréables. Laurent m’a proposé la barre, il est calme, pédagogue, et je m’amuse. Vue la rapidité avec laquelle Coraline s’est initiée aux maniements de la navigation, même si elle est très douée il doit être excellent professeur.

On est le seul bateau qui navigue. Cela m’avait déjà frappée à notre arrivée en avion. Du ciel on ne voyait aucun voilier sur la mer . Cela me change des côtes bretonnes au mois d’août. Coraline explique que de nombreux voiliers sont réunis vers d’autres îles pour une régate réputée. Le fait de naviguer en solitaire ajoute à la sensation d’immensité.

Le ciel se charge de nuages. La mer devient noire. Laurent change de cap. Bientôt nous ne naviguons plus que pour nous amuser à éviter les grains. On m’avait prévenue que c’était la saison des pluies mais je n’imaginais pas être obligée de caper un ciré breton. La pluie n’est pas froide et c’est un bonheur de naviguer même dans ces conditions.

Pour le plaisir de continuer à la voile et profiter d’un bon vent de ¾ nous partons finalement à Gustavia, la capitale de Saint-Bart’. Luxe de  liberté : choisir son cap selon le vent et les nuages. Douces vacances sans contraintes.

Le port est bien encombré, il faut trouver une place pour jeter l’ancre. Nous tournons un bon moment au milieu des bateaux. Laurent est très précautionneux. Il faut réussir à se glisser au milieu des autres tout en gardant assez de distance. Le vent peut se lever et tourner. Il fait virer les bateaux qui, n’offrant pas tous la même prise au vent, ne bougent pas de la même façon et peuvent se cogner                     pendant la nuit. Après chaque amarrage, Laurent revêt palmes masque et tuba et plonge au fond de la mer pour s’assurer que l’ancre est réellement bien accrochée. Ainsi il peut dormir tranquille.

L’endroit ne me semble pas aussi somptueux que je l’imaginais. Je suis un peu déçue.  Mais, le soir, quand nous prenons l’annexe pour nous rendre dans ce qui paraît être de loin une petite ville banale des Caraïbes, nous arrivons dans une marina où les plus luxueux bateaux sont rassemblés.
Ils sont bien là les richissimes dont on a tous entendu parler.

La pluie redouble d’intensité quand nous arrivons dans un restaurant au décor tropical, aux convives branchés ( des résidents de Saint Bart’ recevant des amis de passage en bateau). Menu exotique. J’ y déguste entre autre un plat de patates douces, les meilleures que j’aie  jamais mangées. En fin de repas, le petit verre de rhum est un rituel offert par le restaurateur. On nous en offre même plusieurs pour attendre que la pluie cesse de déverser ses trombes d’eau. Je crains le pire pour demain matin.

Au retour, l’annexe  s’est remplie d’eau. Laurent écope. Pendant ce temps un groupe d’étrangers cossus rejoignent aussi leur annexe à côté de nous. Les hommes sont ivres, ils écopent un minimum et ont de l’eau à mi-jambe. Les femmes, d’un certain âge, élégamment vêtues, s’assoient sur le quai mouillé, sautent dans le youyou, aspergent les belles robes, glissent et  se font mal. Pas si cool la vie de milliardaires finalement. Passer du bateau dans l’annexe et de l’annexe au quai et vice versa requiert un minimum d’agilité.

Coraline a des yeux de chat et réussit à retrouver le Black Pearl dans la nuit.

Nous comprenons ce que le Patuelli (LE guide) voulait dire quand il annonçait un mouillage peu confortable, avec roulement. Toute la nuit nous sommes ballotés de droite à gauche, de gauche à droite. Oh les pauvres bébés que l’on berce ainsi pour les endormir ! Le filet de fruits et légumes se balance au dessus de ma tête,  (ne pas oublier de manger les bananes demain matin, elles sont à point, leurs effluves me chatouillent les narines). La bouteille d’eau mal rangée chute et roule. Mais personne n’a le mal de mer. Ouf !

MFr s’est installée dans une cabine à l’avant et s’y sent bien. Moi j’ai eu l’impression d’étouffer dans un espace aussi étroit. La première nuit j’ai tenté de dormir dehors, sur les couchettes du carré. Un petit crachin m’a réveillée à 2 h du mat et à 3 h une grosse averse m’a contrainte à rentrer. Comme la météo annonce de la pluie toutes les nuits, depuis je m’installe directement sur la couchette du salon. C’est un peu étroit, ça sent la banane mais c’est parfait. Je dors très bien.

 

 

 

 

 

Au lever du jour, Coraline, seule et sans un bruit, enfile palmes et masque. Je la regarde nager le crawl, sans hésiter à traverser le chenal des bateaux, et s’éloigner  à perte de vue en direction d’un rocher. A son retour elle nous racontera, encore bouleversée, son émotion de s’être trouvée nez à nez avec un énoooorme poisson qu’elle suppose être un requin. La peur l’a faite se hisser sur le rocher avec ses palmes de près d’un mètre. Après s’être assurés qu’il s’agit bien d’un requin mais un requin dormeur donc sans danger, Laurent et Coraline ne peuvent s’empêcher de retourner le voir de plus près. Je me contenterai de suivre les petits poissons au dessus de l’épave où les requins ont élu domicile.

 

3eme Nav

De Gustavia à Tintamarre, une île inhabitée avec jolie plage sauvage, environ 3 heures de navigation si les vents nous poussent bien.

Nous partons un peu tard parce qu’un gros poisson, ou un petit requin dormeur, est venu chercher un peu de nourriture autour du bateau. Il faut dire qu’on jette par-dessus bord tout ce qui est comestible pour les poissons : peaux d’ananas, de mangues, reste de riz ,etc  et je suppose que les autres bateaux font la même chose. Coraline lui donne même un supplément en puisant dans les réserves de pain, pour pouvoir l’admirer le plus longtemps possible. Laurent n’apprécie guère, il gère les stocks, pas de réapprovisionnement envisagé avant plusieurs jours.

Laurent me confie à nouveau la barre et je me régale. Nous remontons « au près» sur une mer noire sous un ciel toujours noir  et nous gitons. Nous atteignons jusqu’à 7.6 nœuds, je crois. La barre est un peu dure mais je m’applique à tenir jusqu’au bout. C’est mon challenge. En Bretagne, quand, à proximité du port de Camaret, sur notre Benetteau de 6,50 m nous nous faisions doubler par des firsts de 10 ou 12 m comme celui-là, j’enviais leur aisance et je me demandais quelle impression  pouvaient avoir les passagers sur un bateau ainsi penché . Maintenant, je sais.  Même pas peur ! Et c’est divin de sentir par moments pendant quelques secondes le bateau surfer sur le haut de la vague. Pendant les 3 heures de traversée nous croisons un voilier, un seul. Ça me sidère.  De nombreux bateaux ne sortent jamais du port, dit Laurent et ceux qui se promènent, restent facilement 8 ou 15 jours à la même place.

Nous arrivons à Tintamarre au coucher du soleil. Trois autres bateaux sont déjà amarrés mais il reste quelques bouées libres. Laurent choisit la plus près de la plage, la plus éloignée des autres visiteurs. Je garde la barre, Coraline attrape la bouée avec virtuosité à nouveau. C’est sympa de vivre avec des gens doués.

Sable blanc, filaos, végétation tropicale, demain à nous les Caraïbes ! Ce soir nous sommes tous KO et seulement contemplatifs. La nage, le vent, l’air marin, ça épuise.

Anecdotes

Laurent et Coraline sont maintenant tellement imprégnés de soleil et de vie en mer que même quand il pleut à verse, Laurent, prévenant, propose à sa maman : tu veux te mettre à l’ombre?et Coraline au restaurant, au lieu de demander de l’eau plate,  commande de l’eau douce.

 

C’est à mon tour de me lever avec le soleil et l’envie irrépressible de plonger aussitôt  dans cette mer transparente  rejoindre la plage déserte et  fouler le sable blanc. Tout le monde dort encore sur tous les bateaux. Il fait beau, comme tous les matins depuis que nous sommes arrivées. Le temps se gâte dans l’après-midi.

Je me glisse dans l’eau. Calme, beauté, volupté. Je nage au milieu des tortues, je les regarde manger des herbes au fond et je fais la course avec elles quand elles montent respirer à la surface. Sur le bord des rochers des poissons multicolores, bleus ou jaunes fluorescents  défendent leur territoire. Sur la plage, j’enlève les palmes et j’enfonce mes pieds dans le sable  fin déjà chaud.  Ailleurs, dans un autre monde, les gens s’agitent. Laurent et Coraline dorment encore sur le bateau. Comme ils ont eu raison de s’arrêter, souffler et prendre à la pelle cette bouffée d’émerveillement.

Je traverse la plage et marche jusqu’au rideau de végétation. Des pancartes m’arrêtent : Attention danger. Sans mes lunettes je ne peux lire la suite. Quel monstre peut bien rôder sur cette île ?

Laurent expliquera que certains arbres pleurent des larmes d’acide et brûlent la peau. Les pancartes préviennent aussi de la présence de staphylocoques. Nous éviterons donc les entrailles de cette île aux abords pourtant tellement paradisiaques.

 

Retour sur le bateau où Laurent et Coraline ont préparé le plus enviable des petits déjeuners : café noir (pas du nescafé) du vrai café, toutes sortes de pains et céréales, et quotidiennement un fruit frais local : mangue, ananas, papaye etc.. toujours mûrs à point. Même les grands hôtels n’en offrent pas de si bons.  Cela au milieu des tortues et salués par le saut d’une énorme raie qui vient s’ébrouer à proximité.

Laurent a dit : on n’est pas obligé de naviguer tous les jours. C’est donc décidé, aujourd’hui : farniente et snorkelling. Nous partons tous les quatre. Laurent et Coraline sont des pros de la discipline, MFr a aussi déjà pratiqué, elle est à l’aise. J’ai beaucoup plus de mal. Mais les paysages sous-marins sont tellement beaux que je ne voudrais manquer ça pour rien au monde. Une fois de plus, Laurent se montre excellent formateur et je finis par  respirer à peu près normalement dans le tuba. Les fonds grouillent de poissons, c’est superbe ; on croise même des langoustes. Mais nous sommes en zone protégée, interdit de pêcher. Nous nageons pendant plusieurs heures. Un bémol : comme à Eilath en Israël les coraux ont perdu leur  jolie couleur rouge. Effet de la pollution ? On ne sait pas trop.

Un événement insolite nous occupe le reste de la journée.

La police maritime vient accoster chaque bateau  pour demander si quelqu’un n’a pas vu ou entendu quelque chose d’anormal. Mais on ne nous dit pas ce qu’on était censé entendre. Laurent branche la radio maritime. Les imaginations vont bon train. M Fr : «  Saint Martin, c’est la plaque tournante de la drogue, ça doit être un règlement de compte. » A son réveil, par le hublot de la cabine elle a vu un hélicoptère remonter un corps. Nous sommes en plein délire. La police a lâché des hommes sur la plage, elle ramasse des débris. M Fr : « Le vent a tourné cette nuit,  peut-être une explication. »  La police évacue les touristes sur la plage, mais pas les bateaux. Par radio on entend que la navigation est interdite sur une partie du secteur, des épaves présentent un danger. Il s’agit peut-être tout simplement de bateaux qui sont entrés en collision. Apparemment l’accident a eu lieu au petit matin quand nous dormions encore. Le bruit couvert par le ronflement de la mer, le vent, la pluie et le cliquetis des drisses, ne nous est pas parvenu.

Finalement on apprendra par le journal local acheté deux jours plus tard à l’aéroport qu’il s’agissait d’un avion sanitaire qui s’est crashé peu après le décollage à quelque distance de nous. Il transportait un malade cardiaque en voyage de noces, un médecin et une infirmière. Tous les trois et le pilote sont morts. Triste histoire.

Profitons de nos vacances, elles sont bientôt finies.

Laurent et Coraline passent une journée très cool sur le bateau et je sens poindre une petite inquiétude chez MFr : après avoir goûté une telle liberté, Laurent et Coraline sauront-ils arrêter et reprendre le chemin du travail ?

Retour à Saint Martin, versant français de l’ile, à la voile d’abord puis au moteur quand nous longeons la côte qui nous dévente. L’éolienne est cassée, on ne peut compter que sur le moteur pour recharger les batteries  et avoir de l’électricité est bien utile le soir. Ici il fait nuit à 18 h. Le panneau solaire n’a  pas un rendement suffisant en cette saison de pluies.

Souci : de l’eau coule dans le bateau. Après inspection, Laurent découvre une fuite dans les réserves d’eau douce, située sous les banquettes du salon. Nous faisons une halte près d’une plage bordée de palmiers et pendant que nous nageons et plongeons pour ramasser  des lambics à quelques 5 ou 6 m de profondeur, Laurent essaye de colmater la fuite.

Sans succès !. Nous sommes invitées à prendre des douches à volonté sinon les 150 l d’eau douce vont partir à la mer. Laurent est effaré par le coût d’entretien du bateau. D’abord le pilote automatique, réparé depuis mais qu’il évite d’utiliser en sur régime pour ne pas l’endommager à nouveau. L’éolienne actuellement en réparation. Et aujourd’hui la poche d’eau qu’il faudra remplacer d’urgence. Le sel, les bourrasques, le mouvement constant usent tout prématurément, c’est certain.

L’eau douce, le problème des navigateurs.

Laurent nous avait prévenues dès le premier soir : « à utiliser le plus modérément possible».  2,5 l pour la douche, c’est une habitude à prendre. Pour la vaisselle on lave à l’eau de mer, on rince une fois à l’eau de mer et seulement après on utilise l’eau douce. Pour remplir les containers il y a 2 solutions. Aller au port avec le Black Pearl, accoster près des robinets, payer et se servir mais les robinets sont très difficiles d’accès tellement les ports sont encombrés. Laurent et Coraline ont trouvé un autre système. Ils ont amassé une cinquantaine de bidons de 10 l dont ils ont fait une amusante guirlande qu’ils chargent dans l’annexe et c’est en annexe qu’ils vont chercher l’eau. Au retour ils vident les bidons dans la cuve. C’est tout un travail de manutention. Dans les deux cas le litre d’eau revient très cher.

Paysage plutôt sauvage parsemé de quelques ilots de résidences pour touristes et de villas perchées au milieu de la verdure. Beauté tranquille et ensoleillée pour nos dernières heures sur la mer des Caraïbes.

Nous fêtons notre dernière soirée au restaurant de la pêche mais c’est décidé, nous ne mangerons pas de langouste, nous préférons un poisson local dont j’ai oublié le nom mais qui est des plus délicieux. Si mon souvenir est bon, Laurent se fait un régal d’un plat de viande grillée.

Dernière matinée : valises, achat de rhum, cartes postales, journal de bord, couture pour MFr.  On leur doit bien ça, dit-elle, impressionnée par tout le travail qu’exige la vie sur un bateau. Toujours tout ranger minutieusement, car l’espace est étroit et, sans un ordre rigoureux , très vite on ne retrouve plus rien. Aujourd’hui Laurent et Coraline ont loué une voiture pour transporter nos bagages à l’aéroport. Pour eux ce sera aussi plus facile pour charger l’eau, leurs provisions de nourriture pour la semaine et emmener leur lessive à la laverie. Tous les deux ont une garde- robe digne de mannequins en défilé de mode. Ils ne se laissent pas aller à  la bohème sur leur bateau. L’un et l’autre toujours nets, d’une élégance raffinée.

L’avion a une heure de retard. Un peu de rab pour prolonger nos adieux.

Merci Laurent, merci Coraline, pour  tout ce que vous nous avez montré, merci de nous avoir consacré ces journées avec autant de gentillesse et de sourires.

J’ai été la marraine d’un enfant à qui j’ai offert quelques albums Tintin, j’ai découvert à l’occasion de ce voyage, l’homme qu’il est devenu : amoureux, heureux, plein de sagesse, et docteur en Génie des procédés.

Au revoir, Pirates,  voguez vers les îles Vierges et  les autres. Surfez, aimez-vous. Profitez à fond de ce moment de vie inoubliable.

 

 De Marie-Françoise

Requiem pour les coraux

Si je n’ai plus envie de faire de plongée, avant de partir j’avais quand même entraîné Evelyne chez Décathlon pour acheter masque, palmes et tuba (pour pratiquer le « snorkelling »). Plages de sable blanc, eaux turquoises apparemment nous étions bien en zone tropicale, les fonds sous-marins devaient être beaux. Oui mais, nous ne sommes plus dans les années 70, où nous plongions pour admirer des fonds superbes, des multitudes de coraux, des poissons clowns qui se faufilaient dans les anémones de mer, c’était ce que je préférais. Hélas, tout ceci a disparu. En trente ans les fonds sont passés du technicolor au sépia. Il reste quelques poissons colorés.  J’ai éprouvé un grand blues, à titre personnel et pour la planète. Laurent m’a dit « maman tu sais bien que presque tous les coraux ont disparu sur toute la planète ».  A mon retour, j’ai vu quelqu’un qui rentrait de Thaïlande et avait fait le même constat.  Mais nous avons eu le plaisir de nager avec les tortues. Longue vie les tortues.

Avez-vous déjà cousu sur un bateau ?

Pour coudre il suffit d’une aiguille et du fil, on enfile le fil dans l’aiguille, on pique l’aiguille et en quelques points c’est terminé. Sur un bateau, ça devient toute une histoire. Les aiguilles sont rangées précieusement dans une boîte à l’abri de l’humidité, oui mais celles du Black Pearl sont là depuis un certain temps et ont rouillé. Après les avoir fait tremper dans le pétrole, une seule peut être sauvée, elle ne glisse plus. Je la frotte, telle l’argenterie, avec la pâte qui sert à entretenir les « tubes » en inox, pour lui redonner sa « glisse ». Maintenant « yapluka » coudre. Le fil est un peu gros, il passe juste dans l’aiguille. Une fois face au niveau de la couture à reprendre, je comprends que l’opération sera, une fois encore, plus longue que sur terre. J’ai vu Laurent passer une heure à dévisser les vis d’une marche cassée de l’échelle.  Ce n’est jamais calme sur un bateau, même au port.

Le pare soleil est en hauteur, c’est en position debout qu’il faut travailler, avec le gentil petit mouvement permanent mais irrégulier du bateau,  je dois déjà  tenir en équilibre, puis viser le trou où je dois piquer, à ce moment une fois sur deux le bateau bouge et on reprend… La réparation s’est finalement bien passée,  je ne me suis pas piquée une fois.

Alors Laurent tout sourire a sorti des petits morceaux de cuir tout neufs, déjà troués pour remplacer les anciens cuirs de protection des tubes des filins. Ces tubes, bien qu’en inox de haute qualité, finissent par s’oxyder. Là c’est plus facile, je suis assise. Par manque de pièces, mon chantier n’est pas terminé. Désolée. Je ne propose pas d’aller le terminer à Panama, j’aurais bien aimé voir Panama et revoir Laurent et Coraline une fois avant Noël mais laissons les vivre leur aventure. Les avoir vus une fois en un an c’est déjà bien.

Marie-Françoise

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Les Experts à Saint Martin

6H du matin, Marie Françoise (la maman de Laurent) est réveillée par un hélicoptère en train de hélitreuiller un brancard.

7H, réveil général par le tumulte qui s’agite autour de nous. Tous les gens des bateaux environnants sont sur le pont. Certains les jumelles à la main, scrutent l’horizon. Nous faisons donc de même. Des bateaux de la gendarmerie, des SNSM (Société National de Sauvetage en Mer), des hélicoptères, tournent autour de la zone de Tintamarre. A la VHF, on cherche le bon canal, pour essayer de capter les conversations des différents acteurs de ce « sauvetage? »

Qu’est il donc arrivé? Pourquoi y a t il tant de personnes? Que cherchent ils?

8H, le bateau de la gendarmerie passe demander à chacun des bateaux mouillés à tintamarre si nous avons vu ou entendu quelque chose. évidemment, Ils ne sont pas bien loquaces sur ce fameux quelque chose. A priori, ce serait un avion qui se serait scratché à l’aube. Les forces déployées sont donc à la recherche du point de chute ainsi que des débris. Nous entendons à la VHF, qu’un débris ressemblant à une dérive a été retrouvée plus à l’ouest. Mais de quoi s’agit il???? Toutes les hypothèses sont envisagées. Nous retenons particulièrement celle-ci: un avion rempli de drogue (On aurait entendu dire que Saint Martin est une plaque tournante pour le trafic de drogue) aurait volé en dessous de l’altitude recommandée afin de ne pas être repéré, les instruments auraient été défaillants entraînant ainsi sa perte non loin des côtes.

9-10H, un avion, certainement venu de Antigua car les pilotes ont un très fort accent British, balaye la zone. Toujours à l’écoute de la VHF, nous suivons le film avec attention. L’équipe maritime communique en français, ce qui agace profondément nos amis British. Le coordinateur des opérations doit se résoudre à gérer ses différentes équipes en anglais, ce qu’il ne fera pourtant pas.

11H, nous perdons le fil de l’histoire car la gendarmerie passe alors sur un canal protégé. Ce qui donne libre court à notre imagination. Le manque d’action fait que les équipages des différents bateaux sont retournés à leurs occupations. On aperçoit cependant des objets flottants qui pourraient provenir de l’épave. D’ailleurs, la gendarmerie, ne tarde pas à déposer sur la plage des militaires, chargés de ramasser ces débris, et d’interdire l’accès aux touristes et plaisanciers.

Personne autour de nous n’est en mesure de nous éclairer sur le fin mot de cet histoire. Il faudra donc attendre quelques jours, avant que Marie Françoise et Evelyne, achètent le journal à l’aéroport et nous envoient:

« C’est un couple venu de Chypre en voyage de noces, le mari 30 ans a eu un pb cardiaque, une équipe médicale est arrivée du CHU de Guadeloupe ou Martinique. L’avion prévu ne pouvait pas décoller, c’est un autre avion qui a été utilisé et il s’est écrasé 4 minutes après le décollage; bilan 4 morts. »

 

 

 

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Petite nage matinale!!! Bonne frayeur!

Nous avons mouillé  à St Barthelemy, entre l’anse Corossol et l’anse de public, soit tout près de la rade Gustavia. A notre arrivée, on a remarqué des petites bouées blanches autour d’un rocher à tribord de l’entrée du chenal. Celles-ci marquent un amarrage pour les dinghies afin de profiter des fonds en snorkeling. On a donc programmé d’y faire un tour demain.

Au petit matin, animée par l’envie de me fatiguer en faisant une bonne nage, je me dis qu’arriver jusqu’au rocher « gros ilets » repéré la vieille, devrait faire l’affaire. Bon Ok il faut traverser le chenal, ce qui n’est pas du tout conseillé mais le trafic étant plutôt faible je décide de m’y aventurer seule. Après tout j’ai des palmes, en crole ça ne devrait pas prendre trop de temps… Il faut dire que la semaine dernière avec Delphine et Flavie, nous avons vu tellement de beaux fonds dans l’anse Colombier (qui fait également partie de St Barth) que je suis persuadée que cette balade matinale devrait valoir la peine. De plus, il y a une épave marquée par une balise non loin du rocher… Intéressant non?

Je ne traine pas dans le chenal, à chaque tiers, un rapide coup d’œil pour vérifier qu’aucun bateau ne s’est engagé dans le passage…. Enfin arrivée de l’autre côté, voilà que je me trouve presque nez à nez avec un barracuda de 60 cm…. Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est un baracuda, c’est un prédateur qui mange tous les petits poissons coralliens. Normalement inoffensif pour l’homme, il peut exister une minime possibilité d’attaque… Porter des objets brillants sur soi est à proscrire, car le Barracuda serait automatiquement attiré. Heureusement ce n’est pas mon cas et puis, comme on dit, « ce n’est pas la petite bête qui mange la grosse! ». Mais il faut dire que ce poisson a vraiment une sale tronche, un regard perfide et de petites dents aiguisées, de quoi découper un petit doigt…. Comme c’est l’heure de la chasse, je m’en éloigne  rapidement… Et, vérifie constamment de ne pas être suivie. Ca pourra en faire rire certains, mais oui je ne fais pas la maline quand je vois un barracuda, et Laurent non plus d’ailleurs!

Je me rapproche du rocher et là c’est magnifique. L’eau est tellement claire, qu’on voit par 10m de profondeur. Toutes sortes de poissons nagent autour des coraux. Le spectacle est riche en couleur… Quand tout à coup, je ne sais pas si c’était le même, mais voilà que je vois sur ma droite, de nouveau, un barracuda sensiblement de la même taille…. Ai-je été suivie???? Il est aux aguets, il bouge à peine près à sauter sur une proie…. Un petit coup de palme et je m’en éloigne à nouveau…. Jusque là ce n’était que de l’échauffement, rien de vraiment alertant, ou dangereux en soi…. Je contourne le rocher, me retrouvant légèrement au large… Mon attention porte plutôt sur le côté du rocher, il y a toujours autant de beaux poissons.  J’aimerais bien être capable de citer leur petits noms, mais, à bord, nous n’avons aucun guide à ce sujet, et mon expérience en poisson est plutôt niveau zéro (ce sont juste les mêmes poissons qu’on voit dans Némo!)

Un rapide coup d’œil à droite, et là mon cœur s’accélère… J’ai beau encore me répéter que la petite bête ne mange pas la grosse, c’est toujours dur d’y croire quand on croise un requin…. Bien que nous savons que les attaques de requin sont excessivement rares voir nulles pour certaines espèces, se retrouver non loin d’un, reste toujours impressionnant…. Surtout quand il fait plus d’un mètre….. (Je dirais qu’il faisait un bon mètre cinquante). Mais quelle brillante idée j’ai eu de faire une nage matinale à l’heure où les prédateurs sortent chasser…. Et de surcroit toute seule….. loin du bateau…… Bref après quelques palpitations, je donne un bon coup de palmes, nage vite comme ça ne m’étais jamais arrivée,  en direction du rocher (J’imagine grimper sur celui-ci en cas d’attaque). Je scrute derrière moi, pour être sure et certaine de ne pas être suivie….. Ouffffffffffffff, il est loin derrière, il a même disparu!

J’ai bien nagé, vu de beaux et gros poissons, rentrer ne serait-ce pas une excellente idée??… Après tout on pourra revenir cet après midi en groupe… Oui! en groupe c’est plus rassurant!

Sur le retour, devinez qui je croise à nouveau? Encore ce sacré barracuda, toujours à l’affut… des poissons???….. Ou peut être de moi et d’un de mes doigts?… Décidément c’est plutôt riche en émotions comme petite balade matinale!

 

De retour au bateau, je raconte mes différentes rencontres. Mais, dans tout ça, j’ai raté l’épave!!!. Faut dire qu’elle est à 8m de profondeur…. Déjà que près du rocher ce n’était pas rassurant de croiser ce requin alors dans le vide de 8m, ça aurait été effrayant toute seule! C’est tout de même décevant, c’est rare de profiter d’une épave en snorkeling avec aussi peu de fond.

En allant s’approvisionner en eau au port, nous discutons avec une personne du Yellow Submarine, un espèce de bateau-sous marin (submersible) dans lequel les gens peuvent profiter des fonds marins. Ce matin il est passé  non loin de moi au moment où je croisais mon requin. On lui demande donc si c’est possible d’avoir croisé la bête à cet endroit…. « bien évident! nous dit-il. Il y en a pleins qui trainent autour de l’épave. Ce sont des requins nourrices, connus aussi sous le nom de requins dormeurs. Ils sont totalement inoffensifs. La journée on peut les trouver sous l’épave. C’est une espèce qui est capable de rester au fond de l’eau sans bouger.

Tout excités nous retournons au bateau, et nous allons ensuite explorer la zone avec Marie Françoise et Évelyne. Laurent croise un requin (qui ressemble fortement à celui que j’ai croisé dans la matinée). Nous l’avons tant bien que mal  filmé:

Ensuite nous découvrons un beau spectacle en s’approchant de l’épave. Elle gît à une profondeur de 9 à 10m de fond. Laurent descend pour filmer les requins. Il n’y en a qu’un seul sous la coque du bateau. Malheureusement, une erreur de manipulation de la caméra, fait que nous n’avons pas le requin de près, mais si vous mettez sur pause à 0:18, vous apercevrez une nageoire!

De retour sur le Black Pearl, c’est un bien étrange poisson que nous nourrirons de pain de mie. Il semblerait faire parti de la famille des raies. Laurent lui trouve des ressemblances avec les raies qu’il a vu au japon.

 

 

 

 

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Une semaine sur le Black Pearl (by Delphine & Flavie)

Une Arrivée géniale. Cora et Laurent sont venus nous chercher habillés en pirate, comme convenu ; le ton est donné : humour et bonne humeur sont au programme de notre séjour  sur le Black Pearl.

 

 

 

 

 

 

Dès la sortie de l’aéroport, on saute dans « La dinghie » (La ‘perle’ achetée la veille par Laurent et Cora pour remplacer l’ancienne annexe, dont ils sont très fiers et qui nous permettra d’aller n’importe où les pieds et les bagages au sec, sans risque de panne moteur !) et on mange dans un petit bar sympa sur la plage. Plus tard, après le départ de Bernard (directeur d’eRcane), on charge les bagages sur le Black Pearl. Après un rapide tour du propriétaire, on se rend compte que sur un bateau « chaque chose a une place » et que c’est presque toujours le cas… pour un peu, on ne reconnaitrait plus la légendaire Coraline. Si ! si ! sans blague, elle range maintenant …

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre 1ère navigation.  Matinée plage dans la baie de Simpson. L’eau est chaude ! C’est un plaisir ! Ici les maisons colorées sont tapies dans une végétation luxuriante.

 

 

 

 

 

 

 

C’est notre 1ère « nav » (on se met au vocabulaire de Laurent et Cora) ; nous sommes  impressionnées par le ballet de Cora et Laurent qui se parlent par gestes, se comprennent à demi-mot pour lever l’ancre, sortir du mouillage, sortir la GV, etc… Ils se débrouillent comme des chefs. La durée de la traversée : 3 heures ; initialement nous partions pour St Barth, mais le vent est peu propice et à mi-chemin, le capitaine décide de changer de cap pour bénéficier du vent Sud-Est. Direction la baie Orientale.

 

 

 

 

 

 

 

 

Pendant cette traversée, Flavie a beaucoup vomi …  et moi aussi (un changement d’allure, et ça n’a pas pardonné). Notre mouillage se situe dans une anse à l’abri de la houle. A notre arrivée, un magnifique coucher de soleil nous accueille dans cette superbe baie.

 

Plage et Kite. Pas de nav aujourd’hui. Après un délicieux petit déjeuner composé de pancakes et de fruits, le programme : plage et kite surf… On a beau se protéger avec crèmes en tout genre et parasol, on prend de jolis coups de soleil qui présagent une peau qui pèlera à notre retour en métropole. Flavie a eu l’honneur de diriger la dinghie pour aller de la plage au bateau. Malgré quelques zig-zag, on est arrivés à bon port.

Quand on regarde Laurent et Cora faire du Kite, ça a l’air très simple, c’est gracieux : la voile gonflée qui vous tire pendant que sous vos pieds la planche ‘vole ‘ sur l’eau à une vitesse folle… et les changements de bords  impeccables, sans parler des sauts de Laurent…  Mais j’ai eu l’occasion de voir une tierce personne se lancer, et là, on mesure les difficultés et le niveau de Laurent et Cora. Parfois, la comparaison est affligeante pour certains, flatteuse pour d’autre…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Direction Ile Tintamare. Petite séance de PMT (Palmes Masque Tuba) : on voit des étoiles de mer, divers coraux et des jolis petits poissons.  Notre 2ème nav dure une heure, bien supportée par les nouvelles matelotes… Flavie dort … Direction Ile Tintamare (réserve naturelle) : paradisiaque ! Mer bleu et verte, plage déserte d’un sable blanc, on peut y suivre en nageant des tortues pas trop sauvages, des raies majestueuses, pleins de supers jolis poissons bleu qui adorent venir en banc chercher ce qui tombe du bateau, et un baracuda impressionnant (un mètre m’ont dit ceux qui l’ont mesuré ;-).

Pour la soirée, on innove ensemble : barbecue sur une plage déserte et nuit à la belle étoile … on y goute un dessert succulent (banane cuite au BBQ et chocolat fondant). Pour endormir tout ce petit monde, Laurent raconte une histoire de pirates (Coralina du Chocolat et Captain Cork) dont peu ont entendu la fin. Le matin suivant, grasse matinée : réveil à 8h00 !

 

 

Mini mousse.  Ce matin, grande séance de snorkeling : selon le fond marin, les poissons changent. Nous avons pu voir suivre les raies sur les fonds sablonneux, voir (et même toucher !) les tortues quand il y a des algues, et découvrir des quantités de poissons exotiques au milieu des coraux : des bleus ! des jaunes ! des argentés ! des rouges ! etc… Merveilleux !

Depuis le premier jour, Laurent et Cora font leur possible pour occuper Flavie. Pour cela, ils ont trouvé un moyen très efficace : l’apprentissage par le jeu. Ils la mettent au défi de lover les bouts, d’accrocher la dinghie, d’écoper l’ancienne annexe, de barrer la dinguie afin de retrouver le Black Pearl dans la baie, … en contrepartie, elle gagne des « étoiles de mousse » dont elle n’est pas peu fière. Elle est maintenant surnommée « Mini Mousse ». Bravo à tous les deux pour votre capacité d’apprentissage et merci pour cette générosité ;o)

Elle a l’air heureuse Mini mousse 25* !

3ème navigation d’une heure à Flavie à la manœuvre : elle prépare le bateau avant de partir, trace la route, enlève le bout de la bouée d’amarrage, barre pendant la traversée et attrape la bouée à l’arrivée pour amarrer. Notre mouillage du soir : ilet Pinel et sa « Yellow Beach » ; ici, mer turquoise, plage de sable blanc, petits bars sous les cocotiers. Digne d’une carte postale.

 

 

 

 

 

 

 

 

Incroyable ! Sur le bateau, on vit au rythme du soleil (qui sous les tropiques, se lève vers 5h30 et se couche vers 18h30). On est donc toujours levés hyper tôt et le soir on est toujours aussi fatigués après avoir mangé ; au grand désespoir de Flavie, on n’arrive pas à faire un jeu tant espéré.

St-Martin St Barth. Une navigation de 3 heures au près, en grande partie à la voile. Du pur bonheur, si  ce n’est la hauteur des vagues parfois assez impressionnantes pour des « terriennes » : 1,50 m à 1,80 m.  Lors de cette traversée, nous n’avons pas été malades (ça permet d’apprécier vraiment la navigation), par contre, sur la fin nous avons pris des embruns et nous sommes arrivés quelque peu « humides » et, étant donné le vent fort, nous avons même eu un peu froid : incroyable, non ?

Nous avions espéré croiser la route d’un dauphin, sans succès, mais nous ne perdons pas espoir.

Frissons à 20 mètres. Aujourd’hui, nous profitons de cette très jolie anse du Colombiers ; petite ballade jusqu’à un point culminant pour profiter du paysage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Puis nage dans la réserve naturelle. Nous profitons de fonds de 8 mètres dans un premier temps  (pour s’habituer…) ce qui est assez grisant, puis des fonds de 20 mètres (brrrrrrr !). Nous voyons des poissons nombreux et colorés, d’un poisson qui ressemble à un requin et qui s’avère être une raie… moment d’inquiétude… jusqu’à la rencontre de Laurent avec un petit baracuda qui nous pousse à faire demi-tour.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La force des éléments.

Avant de partir, Flavie et Laurent font un petit plouf et miss mousse a battu son record de plongée en apnée à 3 m pour voir les tortues.

Pour le retour de St Barth à St Martin, les conditions météorologiques sont intenses. Mer agitée avec des vagues de 2,20 à 2,50 m. Vent arrière de 20 à 25 nœuds avec des pointes à 30 nœuds.  Résultat : une vitesse moyenne de 6,5 nœuds avec une pointe à 15 nœuds !!

Pour mémoire, la vitesse maximale atteinte par le Black Pearl était de 9 nœuds : record battu ! Nous avons tous fait de plein de sensations, du type « Space Mountain » pendant 2 heures et demi (pour une nav initialement prévue de 3 heures et demi). La dinghie, quant à elle, surfait à l’arrière du bateau et faisait parfois des bonds. Les visages étaient réjouis pour certains et effrayés pour d’autres (je vous laisse deviner qui ;o). Mais nous n’avons pas vomi et en sommes très fières.

Nous avons fait une pause à Philipsburgs pour assister  au carnaval. Il a été décalé au lendemain, donc nous avons été « obligés » de faire du shopping… trop dur !

Dernière soirée dans un restau sur la plage pour fêter tous ces événements tous les 4.

 

Départ. On est bien tristes de partir mais la « vraie vie » doit reprendre ; on laisse la place à la maman et la marraine de Laurent qui nous succèdent à bord du Black Pearl, en leur souhaitant (à elles et à tous ceux qui rendront visite à Laurent et Cora) un aussi beau séjour que le nôtre.

Des vacances de rêve.

Y’a plus assez de superlatifs pour décrire ces vacances (extraordinaires, superbes, fantastiques,  magiques, ….).

Merci à nos hôtes qui nous ont permis de partager quelques jours  de leur quotidien, de découvrir des lieux impressionnants de beauté, de percevoir cette liberté de choix dont on dispose rarement. Merci pour leur générosité, pour leur apprentissage au quotidien et leur accueil.

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Ca fait longtemps que nous n’avons pas donné de news et nous découvrons avec joies les différents mail de nos amis 🙂 Il semblerait que notre blog vous plaisent et ca fait bien plaisir de recevoir de vos news 🙂 🙂 🙂

Nous avons pourtant écrit des post qui seront bientôt en ligne. Nous sommes a St Martin aprés 10 jours à Antigua et Barbuda. Endroit idylique dans des lagons turquoise, du kite et pas de net !!

Nous allons trés bien et sommes bien bronzés. Delphine et Flavie sont bien arrivées et nous sommes à présent 4 sur le Black Pearl.

A trés bientôt pour de nouvelles aventures.

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