6H du matin, Marie Françoise (la maman de Laurent) est réveillée par un hélicoptère en train de hélitreuiller un brancard.
7H, réveil général par le tumulte qui s’agite autour de nous. Tous les gens des bateaux environnants sont sur le pont. Certains les jumelles à la main, scrutent l’horizon. Nous faisons donc de même. Des bateaux de la gendarmerie, des SNSM (Société National de Sauvetage en Mer), des hélicoptères, tournent autour de la zone de Tintamarre. A la VHF, on cherche le bon canal, pour essayer de capter les conversations des différents acteurs de ce « sauvetage? »
Qu’est il donc arrivé? Pourquoi y a t il tant de personnes? Que cherchent ils?
8H, le bateau de la gendarmerie passe demander à chacun des bateaux mouillés à tintamarre si nous avons vu ou entendu quelque chose. évidemment, Ils ne sont pas bien loquaces sur ce fameux quelque chose. A priori, ce serait un avion qui se serait scratché à l’aube. Les forces déployées sont donc à la recherche du point de chute ainsi que des débris. Nous entendons à la VHF, qu’un débris ressemblant à une dérive a été retrouvée plus à l’ouest. Mais de quoi s’agit il???? Toutes les hypothèses sont envisagées. Nous retenons particulièrement celle-ci: un avion rempli de drogue (On aurait entendu dire que Saint Martin est une plaque tournante pour le trafic de drogue) aurait volé en dessous de l’altitude recommandée afin de ne pas être repéré, les instruments auraient été défaillants entraînant ainsi sa perte non loin des côtes.
9-10H, un avion, certainement venu de Antigua car les pilotes ont un très fort accent British, balaye la zone. Toujours à l’écoute de la VHF, nous suivons le film avec attention. L’équipe maritime communique en français, ce qui agace profondément nos amis British. Le coordinateur des opérations doit se résoudre à gérer ses différentes équipes en anglais, ce qu’il ne fera pourtant pas.
11H, nous perdons le fil de l’histoire car la gendarmerie passe alors sur un canal protégé. Ce qui donne libre court à notre imagination. Le manque d’action fait que les équipages des différents bateaux sont retournés à leurs occupations. On aperçoit cependant des objets flottants qui pourraient provenir de l’épave. D’ailleurs, la gendarmerie, ne tarde pas à déposer sur la plage des militaires, chargés de ramasser ces débris, et d’interdire l’accès aux touristes et plaisanciers.
Personne autour de nous n’est en mesure de nous éclairer sur le fin mot de cet histoire. Il faudra donc attendre quelques jours, avant que Marie Françoise et Evelyne, achètent le journal à l’aéroport et nous envoient:
« C’est un couple venu de Chypre en voyage de noces, le mari 30 ans a eu un pb cardiaque, une équipe médicale est arrivée du CHU de Guadeloupe ou Martinique. L’avion prévu ne pouvait pas décoller, c’est un autre avion qui a été utilisé et il s’est écrasé 4 minutes après le décollage; bilan 4 morts. »