Plus qu’une escale et nous y sommes!

Le jour suivant, direction la Tortuga… Si nous avions su que la Blanquilla était si beau, nous aurions prévu d’y rester une bonne semaine. Malheureusement, nous voulons arriver au plus vite à Puerto La cruz. Ce n’est pas sans regret, que nous voyons les côtes de la Blanquilla s’effacer derrière nous. Une soixantaine de miles sont prévus, soit une douzaine d’heures. Nous sommes donc partis au petit matin… La mouillage à Tortuga est certes facile, mais il est préférable de ne pas arriver de nuit. Le vent faiblissant de temps en temps, nous sommes obligés de mettre le moteur, au grand regret de Bernard et Laurent.

Frustrés par la perte de notre leurre et l’énorme poisson raté, nous remettons la pêche à la traine en espérant être plus chanceux aujourd’hui… A l’approche de la Tortuga, voilà que nous péchons un premier poisson. Rien à voir avec l’énorme bleu turquoise de l’avant veille, mais de quoi se régaler tout de même. Aussitôt la ligne remise à l’eau, voici que ça mord à nouveau…. C’est sûr nous devons être au Paradis des pêcheurs… 3 petits thons!!!!

Nous n’avons pas gardé un très bon souvenir de la Tortuga. Nous mouillons à Playa Caldera à la pointe Punta Delgada, en face d’un village de pêcheurs, les seuls habitants de l’île. Un peu flemmards, nous ne descendrons pas l’annexe avant d’arriver à Puerto La Cruz, ce qui réduit considérablement nos expéditions…. A la rame en canoé, nous restons aux alentours du bateau. La plage est plutôt belle, mais après la Blanquilla, c’est un peu comme si nous étions blasés. Puis vers 16H, lorsque nous mettons pieds à terre, pour essayer de trouver la météo auprès des pécheurs, nous sommes attaqués par les moustiques…. Cette attaque se prolongera jusqu’à notre départ….. A l’apéro, sur le bateau de Bernard et Béatrice, Laurent massacre une bonne vingtaines de moustiques… Un cimetière gît à ses pieds! De retour sur le bateau, nous nous enfermons… Par conséquent, nous crevons de chaud… peu importe mieux vaut crever de chaud pendant les quelques heures qu’il nous reste avant le départ que de se faire bouffer par des milliers de moustiques!

A 4h du matin, départ…. Le temps de sortir et de lever l’ancre, voilà qu’une horde de moustiques nous attaque!!!! Vite partons d’ici!!!! Manches longues et pantalon, nous ne serons pas trop dévorés! La sortie de la baie n’est pas évidente, car les lanchas des pêcheurs sont en plein milieu et souvent pas éclairées. Heureusement qu’à la tombée de la nuit, Laurent avait repéré leur emplacement… la nuit est complètement noir, nous avançons avec prudence!!! Dans quelques heures, le jour se lèvera, et ce sera plus facile!

Je prend le premier quart. Au paradis de la pêche, on ne peut tout de même pas ignorer de mettre sa ligne! Bien que l’idée ne m’enchante guère, je mets donc deux lignes à l’arrière, en espérant que ça ne morde pas pendant mon quart…. Pas envie de poser mes mains sur les poissons… Oui j’avoue je suis une chiquette avec les poissons!!! Et bien ça ne rate pas…. Trois pour le prix d’un…. C’est râpé pour mes mains! On a exactement les mêmes poissons que la veilles…. Comme nous pensions que c’était des maquereaux et non des thons, je finirai par les relâcher à l’eau…. Aucun de nous n’a envie de se lancer dans la corvée du vidage de poisson!

Le vent est fort et nous avançons bien. Nous avons une soixantaine de miles à faire… A cette allure, nous devrions arriver vers 16H00… C’était sans compter sur cet énorme grain!!! Le vent forcit, nous devons prendre 2 ris… L’orientation est étrange et modifie notre temps de parcours. En effet, il est Sud -Sud Ouest, nous l’avons donc dans le nez, en ligne directe… Ce qui n’aurait pas du être le cas, s’il était venu de l’Est…. Nous prenons donc quelques heures de retard… Impossible de joindre la marina par VHF, même en approche des côtes vénézuéliennes… la nuit est en train de tomber et nous allons devoir faire une manœuvre de port dans le noir!! Il nous faut à tout prix savoir si quelqu’un va nous aider à l’arriver!!!!!

La bahia de Pozuelos est très encombrée par les tankers, heureusement cette fois-ci, tout le monde est bien éclairé. Nous approchons, lorsque enfin, j’arrive à joindre la marina à la VHF. Ils nous informe que quelqu’un va nous attendre à l’entrée de a marina pour réaliser la manœuvre de port. Nous serons sur bouée, la proue contre le quai. Ils ne préfèrent pas se risquer à un amarrage par le cul du bateau de nuit…Il faut donc préparer les bouts d’amarrage à chaque coin du bateau.

Nous entrons les premiers,  car Bernard et Béatrice ne parlant pas l’espagnol, je ferai la traduction. Il fait nuit, le ciel devient menaçant… espérons que ça ne tombe pas tout de suite… Sur le canal 72, les « comodores » nous indiquent le chemin. Nous approchons de notre place… Juste après un virage… heureusement l’entrée par la proue est plus facile, et Laurent gère ça comme un jeu d’enfant! Moi je jette les bouts d’amarrage d’abord au gars sur sa barque qui amarre l’arrière du bateau puis à la personne sur le quai qui amarre enfin l’avant…. Aussitôt la manœuvre accomplie, des trombes d’eau commencent à tomber…. J’embarque alors sur la petite barque pour aller sur le bateau de Bernard et Béatrice. Je suis en mode équipière-traductrice mais surtout trempée jusqu’aux os! Nous sommes placés sur le même quai! Bernard manœuvre son bateau aussi bien que Laurent qui se trouve sur le quai, prêt à recevoir les bouts d’amarrage de la proue….

Bref une arrivée nocturne, mouillée, mais enrichissante!

ENFIN, nous sommes arrivés sur le continent!!!! Quel soulagement!!!! pas de pirates, pas d’avaries, que de riches moments!

Sur notre quai se trouve également INNUOA!!! mais comment ont ils fait pour arriver avant nous???? En approche de leur bateau, un poisson mulet se jette sur les pieds de Laurent… Prêts à partager ce festin avec nos amis, ceux-ci nous décourageront très vite, en nous expliquant que demain lorsque nous découvrirons la couleur de l’eau, nous comprendrons!

Le meilleur pour finir cette intense journée, sera d’avoir le privilège d’emprunter la clef des douches à nos amis et de pouvoir rester des heures sous de l’eau chaude!!!!! Qu’est ce que c’est bon des fois la vie de terrien!!!!!

 

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