Taravai est la seconde plus grosse île des Gambier.
Située au sud-ouest à 2 km de Mangareva, elle est voisine avec l’île de Agakauitai.
Dès notre arrivée, nous ne cessons d’entendre parler de Taravai et de ses habitants si accueillants. Nous ne tardons donc pas à faire notre premier mouillage devant le petit hameau de Agakono.
On peut y voir l’église Saint-Gabriel achevée en 1868 par la Mission catholique de Honoré Laval.
Nous faisons la connaissance de Hervé, Valérie, Alan et Ariki.
Dans leur petit coin de paradis, ils nous accueillent chaleureusement. Ce sont les premiers polynésiens que nous côtoyions vraiment.Nous comprenons alors très vite pourquoi on vante tant l’accueil polynésien.
Quelques sorties de pêche avec Hervé, nous permettent d’identifier les poissons qu’on peut manger.Mais nous sommes toujours impressionnés par les requins que nous guettons entre chaque tir…. Pour notre première sortie (en octobre), je préfère filmer:… Les requins!…. (à priori, le requin peut nous embêter lorsqu’on a tiré un poisson. Attiré par le sang de celui-ci, la consigne est de ramener au plus vite, le poisson mort, dans le dinghy. En étant caméraman, je ne risque, à priori, rien!)… Pour l’instant, il vaut mieux rester près d’Hervé qui enchaine Umé taré après Umé taré, alors que Laurent prend tout doucement ses marques… Je filme la scène suivante: Hervé tire un poisson et commence à se rapprocher du dinghy. Mais en chemin, son regard de chasseur aperçoit un bel Umé taré en train de le narguer.. Aussitôt, il me passe son poisson mort, le temps de tirer le second…. Surprise, j’attrape la bestiole, et tout d’un coup me rappelle de la « règle » de sécurité…. Il y a justement 3 requins qui rodent dans les parages… Absolument pas rassurée, je guette l’horizon, à l’affût du squale…. ( Je ne m’éloigne pas non plus d’Hervé convaincue qu’il détient les techniques ancestrales de polynésiens pour lutter à mains nues contre l’animal!) Je n’ai qu’une hâte, c’est de rendre la proie à son chasseur afin d’éviter une quelconque attaque subite… Ouf, Hervé récupère le poisson, je suis sauvée!
Vous l’aurez compris, débutante en la matière de chasse au milieu des requins, on se fait très vite des films….. Les pointes blanches et les pointes noires sont « nos amis »parait il!….
Valérie est l’institutrice de Taravai. Elle assure les cours pour Alan et les jumelles Agathe et Tau, les cousines….Mais sa vraie passion c’est le dessin. L’artiste réalise n’importe quel tableau à partir de sable de différentes couleurs des Gambier.
Ariki, du haut de ses 2 ans, veut déjà être un grand. Espiègle, joueur, mais parfois capricieux, nous sommes sous le charme…
J’allais presque oublier Mamako, le gardien de la maison…. Lui aussi est un vrai polynésien… Son accueil est parfois même un peu trop chaleureux…. Dès qu’il entend le dinghy arrivé, il attend de « pattes » fermes… aussitôt un pied à terre, qu’il commence les festivités! C’est également un excellent chasseur de chèvres sauvages…
De l’autre côté de Taravai, le mouillage est différent. On se croirait sur un lac en montagne.
Nous faisons la connaissance de Denise, Edouard et Tevaite… A nouveau, nous sommes reçus comme si nous faisions parti de la famille.
Nous sommes initiés aux joies four tahitien (cf post « le four Tahitien » mis en ligne le 2/12/13).
Édouard, le grand pêcheur, donnera l’idée de notre sortie « partie de pêche à Temoe ». Denise, elle aussi, est une artiste. Elle confectionne des bijoux naturels avec des coquillages, des perles, et des fibres de cocotier. Tous les deux ont vraiment le sens de la réception avec tous les voiliers qu’ils invitent autour d’un gros cochon.
Par contre, nous sommes incapables de vous parler des autres mouillages de Taravai. Les rumeurs disent qu’ils sont magnifiques, calmes et déserts… Rien d’étonnant, car les voiliers sont tellement séduits par la convivialité des habitants, qu’ils préfèrent souvent partager plus de moments avec eux, oubliant ainsi le reste de l’ile.
J’avais eu un coup de cœur pour les latinos en découvrant pour la première fois le Brésil et ses habitants en 2000. Treize plus tard, j’ai le même coup de cœur pour les Mangareviens. Laurent est aussi sous le charme.
C’est la raison principale de notre long séjour aux Gambier….