La Martinique :Retour à la case départ pour la deuxième fois!

Nous quittons la Dominique, tranquillement le mercredi 4 juillet. Nous avons une cinquantaine de miles à parcourir jusqu’à Fort de France. Le vent Est/Sud-Est est plutôt fort: 20 noeuds, nous partons donc avec 2 ris et le moteur. Mais arrivés à la pointe Cachacrou au sud de l’île, les rafales montent parfois à 28 noeuds. Nous savons que ces rafales sont certainement dues aux montagnes (morne des 3 pitons), mais nous savons également que dans les canaux, le vent peut monter. Nous décidons donc finalement de réduire notre voilure et partir avec 3 ris. Nous avons 25 noeuds dans le nez, le temps est menaçant. En place au pied du mât, j’attends que Laurent se mette à 90°/120°pour pouvoir commencer la manœuvre. Pendant que j’affale la GV jusqu’au 3ieme ris, place l’œillet de celui-ci au vit-de mulet ( son crochet), Laurent barre pour garder l’angle au vent. Il hisse ensuite la drisse de GV, celle-ci remonte. Je reprends alors l’écoute pour  tendre la GV à l’horizontal, au niveau de la bôme. Non sans peine, nous avons réduit notre voilure, et pouvons donc nous aventurer dans le canal.

En début d’après midi, nous sommes au Nord de la Martinique. Nous pourrions faire une escale à Saint Pierre, mais nous avons pris RDV chez un médecin du sport pour les genoux de Laurent, vendredi. Le vent souffle toujours à 25 nœuds, la mer, elle, reste calme. Nous sommes sous pilote automatique. Ainsi nous pouvons vaquer à nos occupations tout en contrôlant de temps en temps les bateaux aux alentours. Laurent remarque que l’ancre, encore une fois, n’est pas accrochée correctement, il s’avance donc sur la proue du bateau pour la remettre en place. Nous n’aimerions pas renouveler la mauvaise expérience de nos débuts lorsque celle-ci est sortie de son emplacement et a frotté sur la coque du bateau, laissant un petit trou!

Tout d’un coup, surgissant de nulle part, un énorme bateau à moteur de la douane française passe à quelques mètres de nous. Sur le pont, le regard menaçant les douaniers ne rigolent pas…. Laurent, la tête en bas au niveau de l’ancre et donc par conséquent les fesses en l’air, ne les remarque pas tout de suite. Il leur fait ensuite un signe de la main, qui ne reçoit aucun retour. Le bateau reste quelques minutes à notre hauteur, puis met les gaz. Nous le voyons alors au loin, s’arrêter puis reprendre notre cap…. Mais qu’a-t-on fait de mal??? Serait-ce la douane Dominicaine qui se serait rendue compte que nous sommes rentrés dans un site du parque national alors qu’il était déjà fermé??? Non impossible….Finalement le bateau s’éloigne définitivement!!! Enfin presque………

En fin de journée, nous arrivons enfin à Fort de France, où nous mouillons comme la dernière fois, derrière le Fort. Aussitôt l’ancre larguée, voilà que le même bateau de douaniers approche rapidement et mouille juste derrière nous. Nous pensons fortement recevoir leur visite pour un contrôle, voir même une fouille du bateau. Nous imaginons correspondre éventuellement à la description d’un bateau lié au trafic de drogue. Peu importe, les douaniers peuvent monter à bord, nous n’avons rien à cacher! Mais la simple pensée d’imaginer le bateau sans dessus-dessous après une fouille, nous déprime déjà. Nous attendons…. Encore…. et encore…..Mais ils ne semblent pas mettre leur annexe à l’eau. Ils passeront finalement la nuit, et partiront au petit matin. Nous suspectons d’avoir été observés pour vérifier que nous ne livrons aucune marchandise à terre. Bref une anecdote parmi tant d’autres: rencontre avec la douane française!

Nous n’avons pas prévu de nous attarder: la Martinique on connait! Vendredi : docteurs, librairie et repas chez Michel Violaine et leurs enfants (les anciens propriétaires du bateau).

Chez la dermatologue,nous avons eu beau prendre un rendez-vous à une heure précise, ici c’est le premier qui arrive qui est servi. On se demande donc à quoi bon appeler pour prendre rendez-vous. Le contrôle des grains de beauté n’est pas alarmant, tout va bien pour nous. Il faut dire qu’avec une exposition presque constante au soleil, un contrôle préventif ne fait pas de mal. E fin de journée, le médecin du sport annonce que les genoux de Laurent ne vont pas si mal. Ils ont juste un peu trop forcé et demandent un peu de repos. ça tombe bien, pas de kite avant les Grenadines!

Comme en Guadeloupe, nous retournons acheter de nombreux livres. Nous avons des périodes où nous les dévorons, et maintenant que nous prolongeons, il faut prévoir une plus grande bibliothèque! 

Le soir, nous mangeons chez nos anciens propriétaires. Toute la famille va bien. Nous leur racontons nos péripéties tandis que eux nous confirment leur départ pour la métropole. Le soucis est de savoir quand exactement. Pour des questions administratives tout risque de se passer juste avant la rentrée des enfants fin aout. Nous sommes très heureux de les revoir et de partager les expériences respectives du Black Pearl. Ils nous indiquent à nouveau l’île sur laquelle se trouve le restaurant Black Baron où l’on peut se déguiser en pirate. Bref, une soirée très intéressante. Violaine, ayant oublié que Laurent a vécu 9 ans à la Réunion, nous a préparé un rougail saucisses. C’est un peu gênée qu’elle nous présente le plats, pensant qu’il ne serait pas à la hauteur de ceux préparés à la Réunion. Mais Laurent (très pointu sur le question) laissera ses papilles déguster 3 fois le plat!!!! c’est certain, Violaine, ton plat était un régal!!!

Michel nous conseille de rendre visite à notre voisin, Olivier. Il a beaucoup voyager et nous donnera peut être des informations sur le Venezuela. Effectivement, il nous passe les coordonnées de Jean et Barbara qui y descendent. Peut être pourrions nous y aller ensemble???

4 jours plus tard, nous redescendons sur le Marin. A priori nous ne devrions pas nous y éterniser non plus. Julien, le copain de la Réunion de Laurent, nous rend visite le prochain weekend, à la suite duquel nous espérons reprendre la mer. Ma grand-mère sera déçue car elle ne pourra toujours pas nous envoyer de bons saucissons d’Ardèche! Nous espérons en une semaine résoudre notre problème d’assurance, changer notre patarat (le câble qui retient le mat vers l’arrière), refaire un avitaillement, acheter quelques pièces pour le moteur, et retrouver Bernard et Béatrice nos voisins des Baths (BVI) avec qui nous espérons partir au Vénézuela! Un programme certes chargé, mais qui doit pouvoir se faire dans la semaine.

 

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