Le temps presse. Nous avons rendez-vous avec Meylin à Curaçao le we du 20/21 octobre. Même si le vent n’est pas complètement établi, il faut y aller….
Après une nuit écourtée par un horrible roulis continu vers 3H du matin, nous quittons los Aves de Sotovento- Isla Palmeras, direction Bonnaire ou direct Curaçao. Cela dépendra des conditions climatiques… Il fait nuit noire, il faut remonter la dinghy que nous avions prévue de remonter au petit matin…. Vous imaginez qu’avec c’est infernal roulis, il nous en coûte de la relever. Finalement, nous sommes fin prêts… Nous prions pour n’avoir aucune faille au niveau des instruments, car nous sommes un peu prêts du bord… Encore une fois nous avions imaginé une sortie au lever du soleil et non en pleine nuit noire… Moteur enclenché, nous mettons une petite marche avant….. Un bruit bizarre laisse indiquer que le joint hydroluble est sortie de sa position, l’arbre entraînant l’hélice se retrouve légèrement désaxé. Nous ne pouvons pas partir comme ça…. une petite plongée dans l’eau noire et froide s’impose…. Comme d’habitude c’est Laurent qui se dévoue pour cette sale mission. ça y est tout est rentré dans l’ordre, nous partons vers 4h45.
Nous préférons nous arrêter à Bonnaire, il n’y a pas de vent, donc nous sommes au moteur, et vous connaissez l’humeur exécrable de lolo, lorsque nous sommes trop longtemps au moteur…Une halte même d’une seule nuit, nous permettra d’espérer avoir plus de chance avec le vent pour le reste de la traversée…
Bonnaire fait partie des ABC – Aruba, Bonnaire, Curaçao- les 3 îles hollandaises du sud de la caraïbe Cette île est réputée pour avoir les plus beaux fonds marins à découvrir en plongée sous-marine. Les bateaux ont interdictions de planter leur ancre, d’une part pour ne pas endommager les fonds, d’autre part pour contrôler une unique zone de mouillage marquée par la présence de bouée d’amarrage, en face de la ville. Sans effort, nous prenons une bouée du premier coup: c’est vrai que c’est des fois plus sympa et facile de mouiller sur bouée que sur ancre…. Pris d’une flemmingite aiguë, nous optons pour ne pas mettre le moteur sur la dinghy, après tout notre escale est de courte durée puisque demain matin aux aurores nous reprenons la mer jusqu’à Curaçao. Nous devons donc ramer pour atteindre le petit bar du bord de mer, se désaltérer et avoir internet. Vous vous rendez compte, ça fait presque un mois que nous sommes coupés du monde même si nous avions tout de même,le téléphone qui fonctionnait. Comme deux autistes qui reviennent à la vie réelle, nous nous plongeons pendant une bonne heure dans notre ordinateur…..
6h30 am, le réveil nous annonce le départ….. Les premiers rayons de soleil illuminent l’horizon…. Vivement qu’on arrive… Mais soudain, une forte brise se lève, le ciel s’obscurcit…. Puis noircit à l’horizon…. Et devinez quoi, c’est exactement la direction que nous devons prendre…. Ce n’est pas grâve, ce doit être un gros grain passager qui éclate…. « Laurent, on y va quand même???, Meylin nous attend aujourd’hui à Curaçao!!! »….. « Ok, mais on va se faire saucer!!! »……On se décroche de notre bouée sous la flotte, comme vache qui pisse – comme dirait lolo. Soudain, un éclair tombe sur Kleine Bonnaire, l’île juste en face… Le tonnerre rugit aussitôt….. Demi tour toute, c’est évident que nous ne partons plus de suite…… Nous reprenons une bouée, enlevons nos vestes de quart, sortons le gel douche, le maillot de bain et nous voici, identiques à la pub de Tahiti douche, à se prélasser sous une douche abondante… Car rappelons le, nous revenons des Roques où nos réserves ont bien tari depuis.
Le ciel est toujours noir et ça tonne!!!! Mais…. là….à l’horizon…. Bien loin, nous apercevons une légère éclaircie… Peut être que le beau temps va revenir aussi vite qu’il est parti…..Une heure plus tard , nous démarrons à nouveau le moteur…. plus de faux départ, nous sommes partis pour Curaçao…