Nous quittons Ua Huka vers 10H00. Nous n’avons qu’une trentaine de milles à parcourir. Le vent est faible, c’est donc l’occasion de sortir à nouveau le spi. Nous gardons ainsi une bonne vitesse et un bon confort à bord. Lorsque les côtes de Nuku Hiva se dessinent nous affalons le spi car le relief de l’île peut créer de fortes accélérations du vent.
Nuku Hiva est la plus grande et la plus peuplée de l’archipel des Marquises. Avec ses 330km², c’est aussi la deuxième plus grande île de la Polynésie Française.
A notre arrivée à la pointe de Nuku Hiva, nous passons au milieu d’énormes « bancs d’oiseau » blancs ou noirs. Ces milliers d’oiseaux, à la surface de l’eau, s’envolent à notre approche tel un nuage. « Qui dit oiseaux, dit thons, thazard, ou autres bons poissons à manger!!! » L’instinct du pêcheur qui sommeille en moi, est tout de suite réveillé, une agitation certaine m’empare alors… Courant d’avant en arrière, regardant la mer aux jumelles, je me lèche déjà les babines de ma future pêche miraculeuse !!!!!… Le pêcheur ordonne une attaque de front en zigzaguant au milieu des oiseaux. La capitaine entame les premiers bords, le pêcheur s’affole, il ne sait plus où donner de la tête: » là-bas…. à tribord toute!!!!… Non.. à bas bord!!!! » La tension monte, il y a toujours des bancs d’oiseaux à perte de vue … Mais la capitaine tranche bientôt en informant le pêcheur fou : « les oiseaux se reposent… Regarde bien, ils ne sont pas en train de chasser…Ils attendent… De toute façon, ce n’est pas la bonne heure pour une pêche miraculeuse, il n’est que 16h00… » Mais le pêcheur fou tient absolument à poursuivre: » tu es vraiment sûre??? huuum, à babôrd toute, je suis certain d’en voir plonger… » Une fois de plus, le pêcheur n’écoute pas sa capitaine. Malheureusement, elle avait bel et bien raison… Les rêves de thons fraichement pêchés s’envolent alors en fumée….. C’est une grande déception pour le pêcheur du Black Pearl.
Plus tard, nous apprendrons de source sûre (pêcheurs locaux) qu’il y a bien des thons tous les jours dans cette zone. Mais c’est à 4h00 du matin, qu’il faut espérer en attraper. Car par la suite, l’eau devient trop chaude et les thons descendent à plus de 100m de profondeur… Notre ami David qui nous rejoint un peu plus tard aura eu la même excitation que moi… Mais aussi la même déconvenue !
En fin d’après midi, nous arrivons dans l’immense baie de Taiohae. La baie est moins escarpée que celle de Vaipaee à Ua Huka. Les montagnes sont bien vertes ponctués de quelques maisons. Nous continuons notre approche, et là c’est le choc : pas mois de 60 voiliers au mouillage!!! On n’a pas vu ça depuis le Panama, à savoir il y a déjà un an.
Mais Taiohae, c’est le village, le plus gros des Marquises avec un hôpital, une banque, un distributeur automatique de billets, des petites supérettes plus grandes qu’une chambre, un collège et un lycée… Il y a même un bar sur le quai avec du WiFi « rapide » !
Cette « petite ville » est donc un point de passage pour presque tous les voiliers qui traversent le Pacifique. Pour nous, c’est un retour à la « civilisation » après presque une année loin d’une grande ville…
Pourtant il n’y a que 1800 habitants à Taiohae!!!!!!
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