Lors de mon stage à Embraer au Brésil, j’avais rencontré un groupe de Vénézuélien auquel je m’étais greffée pendant quelques semaines… Depuis j’ai gardé contact avec mes deux copains Eilyn et Eliecer à qui j’avais bien évidemment rendu visite en 2002, lors de mon premier voyage au Venezuela.
Pour des questions de logistique, nous avons dû attendre la fin de la reconstruction du pont qui sépare Caracas de Valencia, pour retourner les voir… Après quelques 10H de bus, nous arrivons à Maracay, avec un nouveau copain Australien… Eli, vient nous chercher et me glisse: « je ne sais pas si je te l’avais dit mais je suis marié! » A non, je ne le savais pas, ce n’est pas le genre de détails qu’on oublie… Nous faisons donc la connaissance de Jeni, sa femme qu’il a épousée en Chine. Jéni est russe, ils ont passé 5 ans là bas avant de rentrer au Vénézuela. Les discussions seront donc en anglais, c’est un peu énervant pour moi qui voulais parler espagnol, mais plus pratique pour que tout le monde se comprenne facilement et rapidement….. Étant donné que le bus est arrivé un peu tard, nous ne partirons que demain pour Choroni. Notre nouveau copain australien se joindra à la petite bande! Choroni est un de mes endroits préférés! Pour accéder, à cette plage, il faut monter dans la montagne. En altitude, on est gagné par un air très frais. La route est sinueuse et dangereuse. A chaque virage on croise les bus qui roulent souvent à des allures un peu trop rapides! Nous nous arrêtons sur le mirador et dominons toute la plaine. Maracay au loin en bas, commence à disparaitre… Il est difficile d’imaginer qu’on part à la mer…. Dans la descente, la végétation est luxuriante. De nombreuses petites sources d’eau, au bord de la route, permettent un arrêt désaltérant. Au fur et à mesure de notre descente, des maisons annoncent le retour à la civilisation. Je crois que Choroni, a été créée par des esclaves « marrons » regroupés dans les hauteurs, pour fuir leur maître. C’est pourquoi à Choroni, on retrouve les fameux « Tambores », un chant et danse afro-latino. Malheureusement pour nous, nous n’aurons pas le plaisir de les voir ce soir. Il semblerait que le chef qui prête les tambores soit en prison….. Nous aurons attendu de bonnes heures sur la place principale sans jamais les voir s’installer. C’est bien dommage car pour moi, Choroni, ce sont los tambores!
Lorsque nous rentrons dans le village, nous partons en quête d’une posada. Pendant les we, Choroni est pris d’assaut par les gens de Maracay et Caracas, il est alors difficile de trouver où se loger…. Puis direction la plage… Nous marchons dans le village, les maisons sont toutes colorées, ça donne un côté coloniale. Nous croisons la rivière. Jusque là nous n’avons pas encore aperçu même de loin la mer. C’est la particularité de
Choroni, la mer s’ouvre à nous au dernier moment.
Les vagues déferlent et on peut les surfer sur le ventre. Mais il ne faut pas trop s’éloigner pour ne pas être rappelés à l’ordre par les « guarda vida ». Le ressac est important, et les contre courants traitres! Nous initions nos copains au « Jungle Speed ». Laurent est tout content car contre des débutants il sent que la chance peut enfin lui sourire… C’était sans compter une erreur d’inattention qui lui vaudra un bon paquet de cartes! Eli et Jeny ont vite compris la dynamique du jeu, nous leur laissons donc le jeu, afin qu’ils s’entrainent avant leur séjour à bord du Black Pearl aux Roques. Malgré la déception de la soirée où nous n’aurons jamais vu « los tambores » sur la place principale, nous redescendons sur Maracay. Direction la distillerie de Santa Teresa, la plus ancienne du Venezuela.
Il faut dire qu’après 9 mois sans aucune visite de sucreries/ distilleries, Laurent serait presque mélancolique… Au cours de la visite « Ruta del Ron », qui se fait dans un petit train, nous avons l’impression que le temps s’est arrêté il y a un siècle.
Le rhum ici est à base de mélasse. Pour avoir l’appellation « Ron » il faut que celui-ci ait été vieilli 3 ans en fût. Ce qui signifie que le « Ron blanco » vénézuélien a été décoloré et a perdu son odeur en passant sur un filtre charbon. Pas bien bon le rhum blanc ici!!! Tous les gens, ici sont surtout venus déguster les différents Ron de Santa Teresa…Ne buvant pas d’alcool, je vous laisse imaginer comme Laurent, après double dégustation, était bien joyeux à la sortie de la visite… Nous décidons de ramener quelques produits locaux, pour compléter notre collection de Rhum es Caraïbes… Laurent aurait tout de même aimé visiter de manière plus complète l’usine… Chassez le naturel et il revient au galop….
Nous prenons maintenant la direction de la « Colonia Tovar », une colonie allemande qui s’est formée après la seconde guerre mondiale… Nous montons en altitude, l’air est bien plus frais que dans la plaine.
On se croirait presque en Allemagne: les constructions, les noms de restaurants/bar/magasins, et puis on mange même de bonne « würsten » traditionnelle.
De retour à Maracay, nous rendons visite aux parents d’Eli. ça fait quelques années que je ne les ai pas vus….Ils nous posent toutes sortes de questions sur le voyage… « estan locos » nous disent ils pour être partis comme ça! « quien sabe », peut être un peu…
Le lendemain Eli et jeny, nous déposent chez les parents de Eilyn.
Ils n’ont pas changé, et nous reçoivent, comme à leur habitude, comme si nous étions de la famille… Julio nous a préparé sa spécialité « arroz con pollo ». Mais avant de passer à table, nous devons gérer notre retour….Allez savoir pourquoi, mais au Venezuela on ne peut pas acheter de ticket à l’avance… Même la veille, il est difficile de savoir s’il y a de la place dans le prochain bus….Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir internet…. Nous avions, à l’aller, eu quelques difficultés pour partir… Jusqu’au dernier moment nous ne savions pas si nous aurions des places… En vue du départ de Laurent la semaine prochaine, il est presque impératif de partir ce soir. Nous espérons donc être plus chanceux qu’à Puerto La cruz…. Nous ratissons le terminal en long en large…. Impossible de trouver des billets retour… Tantôt c’est complet, tantôt la compagnie ne fait pas ce trajet…. Nous voyons nos chances de rentrer, diminuer jusqu’à ce qu’au fin fond de la station, une toute petite boutique nous propose 2 retours pour 30% plus cher qu’à l’aller… Ils ont beau nous garantir la même qualité, à savoir un bus couchette, nous avons de grands doutes!! mais… pas le choix, c’est notre unique option….
De retour chez les Fernandez, nous parlons de notre voyage, et faisons la connaissance de Johanna Meilyn, la soeur cadette de Eilyn. Lors de mon passage en 2002, je ne l’avais pas connue car elle était en formation à Caracas. C’est une agréable connaissance…. De plus elle nous dévoile tous ses secrets pour faire d’excellents yogourts maison…. Nous avons droit à une dégustation de tous les parfums inimaginables qu’elle a créés: citron, coco, piña colada, pomme cannelle, straciatela, et j’en passe…. C’est crémeux, gouteux, bref un vrai délice!!! Johanna pourrait ouvrir un bar dégustation yogourt, elle ferait un succès…. Peut être que dans quelques années nous retrouverons son enseigne à Paris!!!! « Quien sabe ». En tout cas, nous lui souhaitons de réussir car l’idée et les produits sont bons.
Il est déjà l’heure de regagner la gare routière… C’était court mais intensif…. Johanna nous propose même de se retrouver à curaçao vers le 21/10… Elle y a habité pendant quelques années et connait les moindres recoins de l’île….
Gracias à todos para este fin de semana muy venezolano! Nos la pasamos super bien. Fue un placer de reverlos!!!