Juju : Premier degré de Mouss

Me voilà tout excité en partance pour Le Marin un vendredi soir, après quelques jours de boulot en déplacement sur la Martinique. Une seule envie, revoir mon Lolo et découvrir la nouvelle vie qu’il partage avec Cora sur leur bateau.

 

Aussitôt arrivé au port du Marin, voilà que j’embarque sur l’annexe en pleine nuit avec Captain Lolo, et que j’expérimente ce qu’on appelle le « décrochage », première sensation d’un week-end inoubliable. S’en suit le premier contact avec le Black Perl. Je suis tel un enfant qui découvre un très gros jouet, émerveillé, je profite de cet instant avec une mise en condition autour d’un Neisson . Le repas avalé, la découverte du long périple réalisé par mes hôtes, je me couche la tête (engourdie par le Neisson) pleine de rêves alimentés par toutes ces histoires.

 

Le lendemain, je découvre les joies de la gestion / entretien d’un bateau et de la vie en communauté en promiscuité. J’adhère immédiatement, et je tente d’apporter mes mains de débutant, pour participer aux travaux de réfection de la pompe de refroidissement du moteur. J’avoue que j’étais un peu inquiet, le moteur était en vrac dans la pièce principale du bateau, les plans de démontage de la pompe étaient grand-ouverts sur le plan de travail, les outils étaient répartis un peu partout (là où il y avait de la place…), et il fallait rejoindre le port pour acquérir les pièces qui doivent remplacer celles endommagées. Intérieurement, je me suis dit: » on n’est pas prêt de partir en pleine mer se balader… » D’autant plus qu’une fois arrivés à la boutique, nous découvrons que nous sommes le 14 juillet… et que donc tout est fermé. Dons pas de pièce de rechange. Mais là, c’était sans compter sur la WIN POWER ! Cela a commencé par la découverte dans l’eau d’un gros billet… ça y est, le destin était joué, il s’est passé un truc.

 

Nous retournons sur le chantier, le billet en poche, mais sans les pièces ! Peu importe, rien ne nous arrête. Et là j’ai découvert que j’avais beaucoup à apprendre ce week-end, et que j’étais en compagnie de spécialistes aguerris de la navigation. En 2 temps, 3 mouvements, sans même avoir le matériel pour réparer, la pompe est remontée, bricolée, le moteur démarre, en moins d’une heure. J’avoue qu’au départ, je n’y croyais pas du tout. Mais c’était bien l’heure du départ, et sans le savoir, je venais bien de passer une première étape de mon certificat de Mouss : la débrouille et la confiance.

 

Dès le départ de la navigation, je suis mis à contribution pour sortir du port en tenant la barre. Nouvelle sensation, un peu d’appréhension, mais je me sens bien et je commence à y prendre goût.

 

C’est parti, direction la baie des Anglais sur les côtes martiniquaises ! Temps estimé, 3h, temps réalisé,… 5h. Hé oui nouvelle découverte : la double gestion délicate, du courant / vent !!! Les conditions sont un peu difficiles, je tiens la barre, je suis hyper concentré, nous virons de bord, nous revirons, je suis toujours concentré sur ma barre, mais nous nous rendons à l’évidence, à mi-parcours, que nous n’avançons plus d’un poil, pire, nous reculons… LOL ! C’est alors, que l’équipage hôte prend le relais de l’ensemble des opérations, et là je découvre que j’ai encore du chemin à parcourir. Captain Lolo à la barre, sous Captain Cora à la voile, et c’est bien reparti !!! Je continue mon apprentissage par une nouvelle mission, la gestion de la traine pour la pêche. Tant bien que mal, nous approchons de la baie, et je commence à prendre confiance. Trop d’ailleurs. J’avais oublié un aspect important : le mal de mer… Hé oui, erreur de débutant pour une première en mer en tant que Mouss, je me suis déconcentré, et j’ai eu une bonne suée. Heureusement là encore, l’expérience a payé, Captain Lolo me redonne la barre et me demande de regarder au loin. La suée passe rapidement, mais c’était limite…

 

Nous voilà enfin dans la baie après quelques rebondissements, et un instant magique s’empare de moi lorsque je découvre ce paradis immense, calme, sans habitation, et à l’eau… il n’y a que nous. La baie nous appartient. La tombée de la nuit se fait proche, nous nous empressons à l’eau pour tenter de pêcher des Langoustes pour le dîner. Nous finissons par manger un bon charcutaille / fromage / pain / rouge, faute de résultat à l’eau. Mais le plaisir était bien là, et j’avais complètement déconnecté du boulot intense dans lequel j’étais encore 24H auparavant. J’avais tout oublié, et j’étais dans une autre vie, comme dans un rêve. La nuit fut agréable, douce,… et humide.

 

Le dimanche, réveil avec un bon jus frais de fruit locaux. Idéal pour une nouvelle journée intense ! Nous repartons à la chasse… en vain, toujours rien. Lolo me fait un bon riz réchauffé, dont il a le secret, pendant que je découvre l’hyper activité de Miss Cora qui tire des bords sans s’arrêter pendant des heures avec son kite. Je suis éprouvé à la regarder en mangeant mon assiette de riz et un bon verre de vin ! Hé oui, autant je découvrais la mer, avec plus ou moins une idée de ce qui m’attendait, autant, pour Cora, c’était l’inconnu(e)… Et j’avoue sincèrement que j’ai autant apprécié l’une que l’autre. Après une bonne journée, il est l’heure de reprendre la mer et pour moi de passer un nouveau cap. Je commence à prendre mes habitudes, réflexes, et je prends réellement du plaisir sur le chemin du retour (bien plus rapide qu’à l’aller). Le capital confiance est tel, qu’il m’est confié la responsabilité de positionner le Black Perl dans le port pour poser l’ancre, mais bien entendu sous la direction conjointe de Captain Lolo & Cora. Mission accomplie ! Me voilà ravi.

 

Et là je reçois les encouragements de mes instructeurs, qui m’annoncent que j’ai réussi le passage du Premier Degré de Mouss. J’en suis tout heureux. Mais rapidement l’euphorie se calme. Il est déjà l’heure de remettre pied à terre. Nous terminons ce merveilleux week-end par un repas au restaurant, pour fêter ce premier degré. Je dois repartir à l’hôtel, un peu nostalgique, mais booster à bloc !

 

Sincèrement, je n’aurais jamais imaginé prendre autant de plaisir, court, mais intense, et c’est avec plaisir que je renouvellerais l’expérience si la chance me le permet. Encore merci à vous deux.

 

Julien / 1 er degré de Mouss ayant servi sous les couleurs du Black Perl

 

14/15 Juillet 2012.

 

FIN

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